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Je vis dans un camp de réfugiés

Publié le samedi 13 avril 2013

Depuis deux semaines, je vis dans un camp de réfugiés.
Dans ce camp on trouve des personnes cultivées, révoltées, énergiques, sensibles mais surtout créatives.
Ils ne reculent pas devant la corruption ou les pressions politiques.
A Deheishe, existent des associations qui proposent toute sorte d’activités envers tous les publics.
Ils résistent.
C’est une belle résistance car elle cultive l’individu et le groupe.
Elle apprend à réfléchir, elle écrit beaucoup et se projette dans un futur meilleur.

Je vis dans un camp de réfugiés et je m’y sens bien.
Je m’y sens chez moi parce que c’est la première fois que je rencontre un peuple aussi accueillant.
L’échange est quotidien.
L’image que j’ai envie d’en donner n’est pas la pauvreté ni la misère mais la richesse intellectuelle et l’entraide dont les gens font preuve.
Je veux montrer la beauté de cette solidarité bien qu’elle découle en partie de l’occupation.
C’est là que le paradoxe prend tout son sens : « L’oppression peut-elle amener à la création de belles choses ? ».

Je vis dans dans un camp de réfugiés et je m’y sens en sécurité.
Je le suis.
Ses habitants ne le sont pas.
Ses enfants non plus.
Dans ce pays qui n’est pas le mien, j’ai plus de droit que les Palestiniens.
Je peux circuler librement et je ne risque pas de me faire arrêter, parce que mon passeport porte de mention : Nationalité Française.

Je vis dans un camp de réfugiés.
C’est un lieux que ses habitants rendent merveilleux et vivant.
Il n’est pas cette image préconçue que nous internationaux pouvons en toute ignorance avoir de lui.

Je lutte donc je crée.

Cléo.

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