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Où j’en suis après un mois de volontariat en Palestine ?

Publié le dimanche 14 avril 2013

Je ne sais pas si écrire pourra permettre, à moi et à vous, d’y voir plus clair. Je ne sais pas si tout ce que j’ai vu et vécu sera un jour pris en considération par le Monde. Je ne sais pas non plus pourquoi j’ai eu peur, pourquoi je n’ai pas dormi de la nuit, quand je me suis faite réveiller par des bruits d’explosions à 200m de chez moi, alors qu’ici c’est quelque chose de banal. Avoir peur. C’est ça que je ressens majoritairement. Avoir peur de l’impact qu’ont les grandes puissances sur la robotisation de l’être humain. Avoir peur du silence. Avoir peur. Moi, je sais que dans quelques années tout va s’arrêter. L’occupation, le mur, tout. Le système s’écroulera. Les droits humains seront enfin respectés. Certains penseront peut-être que mes idées sont utopiques. Je m’en fous. Je veux y croire. Je veux croire que M., A., et toutes les personnes extraordinaires que je fréquente quotidiennement seront enfin libres. On peut se dire que les pires situations ne durent jamais bien longtemps… Quoique..
Le cul entre deux chaises.
Oui, j’y crois. Mais la réalité me montre qu’il faut s’armer de patience pour parvenir à ses fins. S’armer. Même ce verbe me terrorise. Ici, les soldats vont chez l’épicier du coin avec leur M16 bien en évidence, avec un air de dédain et de supériorité. Comme si, contre les armes, l’humain ne pouvait rien. Putain, j’sais même pas comment pouvoir transmettre tout ça aux français qui restent dans leur petite vie paisible assis devant le journal de 20h sur TF1. J’sais pas comment HURLER qu’ici c’est pas la vie. Qu’ici t’as peur de t’endormir sans penser que ton voisin ou ton frère peut se faire arrêter dans la nuit.
Après un mois en Palestine, je me sens presque comme chez moi, parce que je m’attache à cette vie. Je m’attache à cette situation de combat permanent. Évidemment, que ça ne se voit pas toujours. Même ici, on vit sa vie. Mais au moins, ils ont TOUS un point commun. Celui de se battre contre l’occupant. Et ça fait toute la différence avec l’Occident.
Balancez vos œillères, et il n’y a pas qu’en Palestine que c’est la galère..

Aurore.

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