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Rencontre avec Badil

Publié le jeudi 28 mars 2013

Retour sur la rencontre avec BADIL, le 28 mars 2013
Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights- Bethlehem.

« Si tu ne comprends pas la situation des réfugiés, tu ne peux pas comprendre la situation palestinienne ».
Car 70% des palestiniens sont des réfugiés.
La question des déplacements forcés est l’essence même de la question palestinienne.
Il s’agit d’un processus continu dans le temps et dans l’espace.
Le mouvement sioniste, dont la création date de la fin du 19eme siècle, fait face dans sa stratégie de colonisation à différents problèmes :
Comment virer la population « indigène » ?
Comment gérer la question de la propriété et des droits de propriété ?
Réussir à trouver une population de remplacement suffisamment conséquente.
Comment gérer les obstacles externes ? comment légitimer leurs actions ? les justifier ?
Le choix de la Palestine par le mouvement sioniste n’était pas une évidence au début les propositions se portaient vers l’Ouganda, l’Argentine,… Alors pourquoi la Palestine ? Pour son lien mythique avec le judaïsme, son lien avec la question de la terre sacrée et des références bibliques.
Mais comment réussir à convaincre les personnes d’adhérer à ce projet, ce mouvement ?
Ce n’est pas simple de réussir à rassembler un nombre conséquent de personnes. En 1947, il y avait 600 000 colons sionistes face à 1,5 millions de palestiniens.
Que faire face à la population présente ?
Cette présence est tout d’abord reniée. Israël Zangwill, un des théoricien du mouvement sioniste qualifie le peuple israélien comme « un peuple sans terre revenant sur une terre sans peuple ».Mais pour faire face à cette présente est mis en place un plan stratégique de nettoyage ethnique de la population.
En 1948 : 500 villages palestiniens sont détruits ou vidés.
750 000 deviennent des réfugiés.
85% des palestiniens qui vivaient dans les terres de ce qui deviendra Israël sont déplacés.
Plus de 130 000 palestiniens se retrouvent dans les terres d’ « Israël », dont 40 000 déplacés à l’intérieur de ces terres.
Le processus de colonisation est présent depuis 1948.
Mise en place de moyens afin de récupérer des terres :
La loi des absents mise en place deux semaines après la création de l’Etat d’Israël. « Toutes les personnes propriétaires de terres dans les terres d’Israël mais absentes pendant une durée donnée perd tous ses droits de propriété ».
Israël a pu s’approprier les terres de 85% des personnes déplacées.
Encore aujourd’hui le processus continu de fonctionner, il est toujours en marche :
Israël est le seul pays au monde sans frontières. C’est une entreprise de colonisation, les frontières s’agrandissent de jour en jour par le déplacement des gens.
Par exemple, le mur, beaucoup pense que c’est un mur-frontière mais en réalité c’est un barrage militaire avec des forces de sécurité israéliennes présentes de chaque côté de celui-ci. En 2005, le mur a été jugé illégal par la Cour Internationale de Justice car il est construit dans le but de pouvoir s’approprier toujours plus de terres palestiniennes. Son tracé va bien au-delà des frontières de 1967.
Une autre manière d’avancer dans ce processus de récupération des terres se fait par l’établissement des colonies et de zones de sécurité. Par ces moyens, le processus se fait petit à petit. L’établissement d’une colonie se fait par plusieurs étapes, tout d’abord par l’installation de quelques « mobil-home », rapidement l’eau courante et l’électricité sont installées. Toujours le plus rapidement possible sont construits immeubles et maisons en dur, une architecture simple, massive, identique. De plus pour protéger ces colonies sont mises en place des zones de sécurité et des zones militaires qui étendent les zones d’occupation.
C’est une stratégie qui grignote et grignote des terres un peu plus chaque jour.
Dans les colonies est créé un climat de violence, les agressions par des colons ont de plus en plus souvent cour en Palestine. Sachant que peu de poursuites judiciaires à l’encontre des colons se font, et lorsqu’elles ont lieu les sanctions sont faibles.
Une autre question : les rencontres amoureuses.
Lorsque deux personnes tombent amoureuses la première question qu’ils vont se poser est « Peut-on vivre ensemble ? ». Ceci est lié aux différentes catégories légales de Palestinien Selon l’opression Israélienne :
Les citoyens de 1948.
Les citoyens de Jerusalem-Est
Les citoyens de Cisjordanie
Les citoyens de Gaza
Les citoyens de la diaspora
Par exemple, deux personnes tombent amoureuses : une vient de Jerusalem-Est et l’autre de Bethléhem, cinq kilomètres les séparent mais ils ne peuvent pas vivre ensemble en Palestine.
Israël laisse trois choix à ces couples :
Soit ils vivent séparés
Soit ils vivent ensemble illégalement
Soit ils quittent le pays .

Louise.

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