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Petit abécédaire de notre séjour à Abu-Dis

Publié le lundi 18 novembre 2013

A comme Applaudissements  
Principale méthode pédagogique de M. William. On applaudit l‘enfant qui arrive, celui qui a fait un dessin, celui qui a chanté, on nous applaudit quand on arrive, on nous applaudit quand on s’en va, … tout le monde applaudit tout le monde en permanence : « foul ! » lance William à la fin d’une phrase marmonnée dont, sans doute, personne ne perçoit le sens réel … et les applaudissements éclatent !
Mais aussi comme Ahmat, Ali,

B comme Bakhlawa 
Célèbre pâtisserie orientale à base de pâte feuilletée, de miel et de pistaches, dont la corrélation visuelle avec une surcharge pondérale est évidente (en langage clair : rien que de les regarder, tu prends 5 kgs !)
Mais aussi comme Bethany, Bougainviller, Bethléhem

C comme chameau
Ah c’est sûr, la ballade en chameau, ça fait touriste de chez touriste … mais c’est quand même rigolo ! Le démarrage, déjà, quand on se sent soulevé de terre en basculant un coup en avant un coup en arrière … faut s’accrocher ! les quelques pas où ça tangue à qui mieux mieux … et puis l’atterrissage enfin (« penche-toi en arrière ! » criait Josias …) avec grande plongée vers l’avant, rétablissement in extremis vers l’arrière et atterrissage en douceur (tu parles) le pied sur la chaise du chamelier : ouf, je l’ai fait !!!
Mais aussi comme clarinette, Coca-Cola, Check-Point, colonies

D comme Dabkeh 
Danse traditionnelle de Palestine, dont la simplicité apparente des pas qui cache une vraie complexité et un caractère très physique, n’a rien à envier à nos an-dro bretons ! Nadim qui enseigne cette danse, s’appuie sur les pas traditionnels pour essayer d’apporter un aspect chorégraphique en phase avec la Palestine d’aujourd’hui
Mais aussi comme Derbouka, dattes,

E comme Enfants
Les enfants d’Abu-Dis … tout du moins ceux que l’on voit au Centre … ils sont entre 6 et 30, ça dépend des jours, mais il y a un noyau dur d’une douzaine de minots de 8 à 11 ans environ, les yeux brillants de joie de vivre, de plaisir de découvrir des choses nouvelles, d’envie de nous parler ! Barrière de la langue, certes, mais avec des gestes, des mimiques, des sourires on en dit tellement !!! Fascinés par l’ipad de Josias, attirés par nos appareils photos, ils posent et nous font poser pour la postérité.
Mais aussi comme émeu, Erekat1

F comme Falafel 
Délicieuse boulette de pois chiche, chaque ville a son « meilleur marchand de falafel » … Abu-Dis n’échappe pas à la tradition, mais il faut avouer qu’elles sont vraiment bonnes !
Mais aussi comme Figue, Falastine

G comme Grenade
C’est la saison des grenades (les fruits, bien sûr … pour se taper dessus, ici, c’est plutôt les cailloux …). On en mange au petit-déjeuner dans du yaourt, on en grignote après le repas, on en boit du jus pressé tout frais dans les lieux touristiques, Josias nous fabrique des patouilles mélangeant grains de grenade et tout ce qui peut lui tomber sous la main … on peut même les cueillir directement sur l’arbre puisqu’il y a un grenadier à côté de notre maison.
Mais aussi comme

H comme humour
Humour et sens de la dérision sont des armes puissantes de résistance ! et les palestiniens n’en manquent pas. Un exemple : dans une école, un magnifique poster des Alpes. Je demande à Mounia où ça se trouve en Palestine, elle me répond « parce que tu crois que si on avait ça, les israéliens nous le laisserait ? »

Mais aussi comme halva, houmous

I comme Israéliens 
Ils sont invisibles mais ils sont partout, et surtout leur présence larvée conditionne toute la vie quotidienne : permis pour passer de l’autre côté, colonies qui grignotent peu à peu le territoire, destruction de maisons trop proches du mur … ils décident de tout …
Mais aussi comme

J comme Jérusalem
Avant le mur, il fallait ¼ d’heure à pied pour aller d’Abu-Dis à Jérusalem … aujourd’hui, il faut environ ½ heure en voiture, près d’une heure en bus, temps auquel il faut ajouter celui passé au check-point. Et tout cela à condition, bien entendu, d’avoir un permis, que les israéliens ne délivrent que très chichement. Comment vivre avec, en permanence, sous les yeux une telle ville en sachant qu’on ne peut pas y aller ?
Mais aussi comme Jericho, Jasmin

K comme Keffieh
Emblème de la cause palestinienne, popularisé par Yasser Arafat, ce célèbre foulard est partout : sur la tête de quelques anciens, retenu par un cordon façon « Tintin au pays de l’or noir », autour du cou pour les plus jeunes … mais surtout dans les magasins de souvenir, en noir, rouge vert, ou même multicolore.
Mais aussi comme Kamandjati2

L comme Lazare
Al Ezeriah (en français Bethany), la commune voisine, abrite le tombeau de Lazare : vide, naturellement ! On reconnait qu’il y a un site par le marchand de souvenir juste à côté : il vend des tas de choses, mais surtout des valises … pour les touristes qui ont acheté tellement de souvenirs qu’ils n’ont plus la place de les rapporter !!!
Mais aussi comme

M comme Mur
Le mur : omniprésent, immense (10 m de haut, la partie la plus haute se trouve à Abu-dis), coupant Abu-Dis en 2, serpentant de vallon en colline, avec un tracé tellement compliqué que, de loin, on ne sait jamais de quel côté se trouve chacun. Il est constellé de dessins, de graffitis, de phrases, de poèmes … à certains endroit, il porte la marque de tentative de le percer ou d’y mettre le feu ; tous les vendredis, en fin d’après-midi, les jeunes vont y jeter des pierres, c’est devenu un rite dont ils parlent en rigolant, mais c’est un rite qui peut finir très mal, car les israéliens ne prennent pas de gants pour répliquer !
Mais aussi comme Mosquée, Muezzin, Musique, Mounia, Mosaïque

Ncomme Nisreen
Secrétaire de la mairie mais aussi coordinatrice du Centre depuis le départ de Bayan, Nisreen est un prototype parfait de la société palestinienne, un mélange de tradition et de modernité tout à fait intéressant. En ballade à Ramallah, elle a un radar pour détecter les magasins de fringues ou de chaussures ; sa photo la plus représentative la montre assise à la terrasse d’un café, hidjab sur la tête, smartphone vissé sur l’oreille, fumant le narghilé !
Mais aussi comme narghilé,

O comme Ordinateur
Le centre est bien équipé : un ordinateur dans le bureau, un dans la salle d’activités musicales, 5 ou6 dans la salle de réunion, plus le portable apporté par Bertrand et Dominique il y a 2 ans. Pas si mal, MAIS … internet ne fonctionne pas, le portable a des touches cassées, l’ordi de la salle d’activités est virussé jusqu’au trognon, et il est possible –voire probable- que ceux de la salle de réunion aussi …
Mais aussi comme Oud, Oliviers, occupation

P comme Prière  
5 fois par jour, pendant ½ heure, le muezzin s’égosille (enfin … c’est un CD diffusé par une sono poussée au-delà de ses possibilités). Comme la mosquée est juste à côté du centre, par respect pour l’islam, ou par souci de ne pas faire de vagues … pendant la prière, tout s’arrête ! Pas facile de garder la concentration des enfants et de construire des séances cohérentes dans ces conditions … En général, au début, on trouve ça beau, surtout quand, d’un minaret à l’autre, les chants se répondent … mais celui de 4h15 du matin nous paraît vite superflu, voire énervant !
Mais aussi comme pierres,

Q comme Qanoun :
Instrument traditionnel du moyen-orient. Le centre en a 4 mais … personne qui sache en jouer ! Ils restent donc dans leurs boites, dont certaines sont fermées à clé et la clé est perdue !!! On attend donc que tombe du ciel un musicien sachant jouer du qanoun, et pouvant transmettre son art …
Mais aussi comme

R comme religieuse
Notre rencontre avec Sœur Martha Wall (directrice de l’école de filles de Bethany) et sa jeune novice Anastasia a été un grand moment ! Tenant tranquillement tête aux extrémistes de tous poils, continuant malgré les difficultés à maintenir coûte que coûte cette école, répondant à la question de la provenance de ses financements « ça vient directement de là-haut », racontant la vie de son établissement avec un allant et un humour réjouissants … elle nous a carrément impressionnés ; et nous autres, mécréants ne ratant pas une occasion pour persifler ou bouffer du curé, sommes restés cois devant la tranquille assurance de l’une et la foi lumineuse de l’autre !
Mais aussi comme réfugiés

S comme Serkafe
Markez Serkafe, c’est le Centre Culturel, lieu central de notre séjour. Installé dans une ancienne maison ottomane réhabilitée, c’est un très beau lieu, mais dont les salles très sonores rendent le travail musical assez difficile …. sans compter les interruptions que l’on doit à la mosquée toute proche (voir le paragraphe « Prière »)
Mais aussi comme Salé3

T comme taxi
On dit aussi service : c’est un système de « stop organisé », sorte de taxi collectif qu’on arrête à son passage, on monte, on dit où on va, on paye 2 shekels (= 40 cts) par personne et il se débrouille pour organiser son itinéraire. On les reconnait de loin, ce sont des mini-bus genre Ford Transit, hors d’âge généralement, aux sièges défoncés, à la suspension aléatoire … les passages sur les ralentisseurs (oui, parce qu’il y a des ralentisseurs …) sont généralement de grands moments, que nous, pauvres européens, marquons d’un « Oups » ou « Outch » ou autre interjection marquant un mélange de surprise, d’inconfort voire de douleur, alors que les palestiniens n’ont même pas l’air de s’en rendre compte. Il y a une autre sorte de taxi, mini-bus oranges, plus modernes et plus confortables que l’on prend pour sortir de la ville.
Mais aussi comme trombone, tir, téléphérique

Ucomme Université
L’université d’Abu-Dis compte 13000 étudiants (exactement le nombre d’habitants de la ville) ; c’est un campus à l‘américaine dans un joli parc, avec de beaux bâtiments modernes : l’entrée se trouve juste à côté de la mairie, mais dès qu’on passe la grille, on est dans un autre monde ! Très impressionnant : le ballet des taxis oranges à la sortie de l’Université pour ramener les étudiants dans les villes d’où ils viennent.
Mais aussi comme

V comme volontaires
Ils sont une dizaine, entre 15 et 20 ans pour la plupart ; c’est l’âme et le moteur principal de ce centre culturel. Plus ou moins engagés dans la vie de celui-ci, ils veillent à des choses aussi essentielles que la propreté, le rangement et la maintenance du matériel. Mais ils sont aussi musiciens ou danseurs, avides d’apprendre pour certains d’entre eux, et prêts à partager leur premières compétences avec les autres, dès qu’ils ont appris quelque chose. Les plus engagés d’entre eux font partie du conseil municipal des jeunes.
Mais aussi comme violon

W comme William
Monsieur William, comme l’appellent les palestiniens, est un personnage assez central, au moins dans nos discussions … sa forte présence auprès des enfants créé une dynamique indéniable dans le centre, mais son incapacité à prendre en considération la présence des volontaires pose un réel problème. Nous en avons tellement parlé que nous décidons de ne plus prononcer son nom … il devient donc Monsieur Tut ou Monsieur Pouet … nous n’en sommes pas encore à « celui dont on ne doit pas prononcer le nom », mais ça viendra peut-être !
Mais aussi comme Walid, Wi-Fi sur la terrasse

X comme … x
Le nombre d’années qui nous séparent d’un règlement du conflit isréélo-palestinien et de la chute du mur … selon les jours, l’humeur, les évènements, on peut le penser comme « x années » x ayant l’avantage d’être un nombre fini …. Mais on peut aussi le penser en terme de nombre infini, tellement la complexité de la question semble la rendre insoluble !
Mais aussi comme

Y comme Youyous
Dans les soirées de mariage, le célèbre youyou des femmes arabes accompagne de façon rituelle toutes les manifestations de joie. Mais quand, déjà, le niveau sonore d’une sono miteuse poussée à fond, vous donne l’impression que vos oreilles vont se décrocher de votre tête, le youyou strident qui vous prend par surprise vous fait regretter de ne pas être né sourd !!! Ma parole, mais ils ont des tympans en béton armé, dans ce pays !!!
Mais aussi comme yaourt,

Z comme Zachée
Au hasard de nos pérégrinations, des restes de nos éducations religieuses respectives nous reviennent … on reconstitue l’histoire sainte en confrontant nos souvenirs. Le sycomore à l’entrée de Jericho rappelle quelque chose à Bertrand : mais comment s’appelait ce petit bonhomme qui s’était perché sur un arbre pour mieux voir ??? et bien c’était Zachée !
Mais aussi comme Zitoun (olives)

La famille Erekat est l’un des clans d’Abu-Dis. En font partie Walid qui nous héberge, Atef, le Directeur Général de la mairie, Ahmad le musicien … mais aussi le chef de clan Saeb Erekat, négociateur palestinien présent dans tous les accords de paix depuis ceux d’Oslo. Il y a 4 grandes familles à Abu-Dis (Erekat, Alaby, Abu-Hilal et Subuh) et c’est une composante essentielle pour comprendre la situation politique d’Abu-Dis.

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