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Visite d’une famille dans le camp d’Al Aïn, Naplouse

Publié le mardi 11 octobre 2011

Camp d’Al Aïn

Samedi 8 Octobre,

Nous sommes partis cette après midi, visiter le camp et une habitante de celui-ci.

Ballade dans le camp, aux rues étroites, parsemés d’histoires, de photos de martyrs et d’impact dans les murs.

C’est le premier camp de réfugies de Naplouse, entre 8 à 10 milles habitantEs y vivent. Beaucoup d’affrontements ont eu lieu dans ce camp lors de la deuxième intifada. Les soldats restaient à l’extérieur du camp,et attendaient la nuit pour attaquer. Ils entraient dans le camp, par une maison, puis deux, trois….en passant par l’intérieur de chacune, pour se protéger…

Nous voilà dans la maison, nous nous asseyons…qu’est ce qu’on a envie de savoir….

C’est quoi votre histoire….

« J’ai pleins d’histoires, si je commence à toutes les raconter, on en a pour plusieurs jours ! »

Cette femme à 11 enfants, 2 d’entre eux sont en prison, et quatre en martyrs ( certains liés à l’occupation et d’autres par la lutte armée). Elle vit maintenant avec deux de ses filles et son mari, les trois autres étant mariées, elles ne vivent plus à la maison.

C’est quoi sa vie de tous les jours, son quotidien…

Elle réponds : pas grand chose, je sors, je reviens, je passe beaucoup de temps à la maison…J’attends, j’aimerai m’asseoir et prendre du temps avec toute ma famille.

Plus tard, elle nous montrera ces productions : broderies, fabrication d’habits, tissage de perles…Elle tente de les vendre, mais ça ne marche pas ici…Ici ils/elles connaissent ces choses, et ne veulent pas les acheter.

On rigole en essayant de trouver combien de temps elle mets pour faire tous ces tissages de perles : clé ( symbole du droit au retour ), sac, décoration murale, étui de boite à mouchoirs, arbres….

Nous remontons dans le temps, le temps où sa maison était détruite une fois tous les 10 jours. Parce que l’un de ces fils est allé dans une colonie illégale juste à coté de Naplouse et a tué des colons et des militaires. Ils ne le cherchait pas , puisqu’ils l’ont tué, après son attaque…

Détruire comme punition ?

Elle nous racontera après, que dans la maison où elle vit, où nous sommes, ils ne font pas de travaux, ils l’a laissent comme ça…Avec des fuites aux plafonds, de l’eau l’hiver dans les chambres, le salon….

Parce qu’ils doivent récupérer le corps d’un de leur fils, qui est mort en prison, mais « qui purge encore sa peine ». Elle sait que dès qu’ils auront récupérer le corps, les soldats israéliens viendront détruire la maison. Il semble que c’est une habitude, un corps redonné à une famille, une destruction de maison…

Se pose la question, A t-elle a accès à des espaces, entre amiEs ou avec des personnes extérieurs pour discuter de ce qu’elle a vécu, de la perte de ces proches…de comment elle vit avec maintenant au quotidien…..

Elle réponds avec le sourire : toutes mes amies sont dans le même cas que moi !

Sourires crispés….

Elle nous explique qu’elle préfère passer du temps avec des personnes qui sont dans la même situation que elle, qui ont perdu des proches à cause de l’occupation. Elle se sent incomprise par les autres, quand elle en parle, quand elle est triste….

« vous voyez depuis le temps que vous êtes ici, j’aurai eu le temps de faire 3 ou 4 clés en perles ! »

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