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Au sud ... rien de nouveau lorsque l’on est une fille ...

Publié le mardi 20 mai 2014

Lorsque l’on est une fille, et que l’on marche dans la rue à Nantes, à Gafsa, partout dans le monde, impossible de passer devant une terrasse de café sans réflexions, sans sifflements. Ces terrasses sont souvent emplies de mecs, leurs chaises ne sont pas autours de chaque table mais tournées vers l’extérieur, vers la rue, comme des spectateurs.

Lorsque l’on est une fille, il y a des réflexes que l’on adopte presque mécaniquement, comme ça, sans plus y réfléchir. On a appris très vite, très jeune à changer de trottoir lorsque l’on passe devant un endroit repéré comme "de mecs" (un café, une place ...). Quand il y a un café de chaque côté de la rue, on regarde ses pieds ou droit devant soi, on marche très vite et on fait mine de ne pas entendre. Si cela est possible, on calcule nos itinéraires pour éviter ces mêmes endroits.

Lorsque l’on est une fille, on réfléchit toujours avant de sortir si notre tenue n’est pas "trop" quelque chose (au choix : courte / masculine / transparente / colorée / aguicheuse ...) mais cela n’ a jamais rien changé. Les mecs croisés feront preuve d’une imagination débordante et d’un vocabulaire florissant pour trouver des réflexions adaptée à chacune d’entre elle.

Lorsque l’on est une fille on a appris une collection de leurres de protection pour tenter de passer à travers les remarques lors de nos sorties : marcher vite, ne pas regarder autours de soi (surtout ne jamais croiser un regard, cela pourrait être mal interprété), écouter de la musique, (faire semblant de) téléphoner, écrire des textos ...

Lorsque l’on est une fille, on ne fait même plus attention à tout ce que je viens d’écrire et tant d’autre choses encore.

Il a fallu une discussion aujourd’hui avec des copines nées et ayant grandie dans différents endroits de la planète pour se dire que ici, là bas, ailleurs, c’est pareil et que non, ce n’est pas normal.

C.

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