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Rencontre de l’association Ettefaol

Publié le jeudi 26 juin 2014

L’association Ettefaol une association gafsienne qui existe depuis douze ans maintenant. Elle est composée de 16 salarié-es qui accompagnent des enfants et jeunes adultes en situation de handicap léger.

L’association loue un local dans la vieille ville de Gafsa, dans lequel une équipe de professionnel-les sociaux et para-médicaux accueillent quotidiennement des enfants en situation de handicap mental et moteur, de 4 à 14 ans environ. Cette équipe anime différents ateliers éducatif dans ses locaux où chacune des quatre salles est attribuée à un type d’atelier bien précis : psychomotricité, informatique, « autour de l’école ».
Et oui, car l’objectif de cette structure est de favoriser l’intégration des enfants qu’elle accueille en milieu scolaire dit normal. Il-les commencent par participer aux temps éducatifs de l’association, avant d’intégrer une classe dans leur école de secteur. Une personne de l’équipe de Ettefaol assure le suivi des enfants une fois qu’il-les ont rejoint le milieu scolaire dit normal. Il-les continuent à assister à des ateliers éducatifs et sont accompagnés dans leurs apprentissages scolaires.
Aujourd’hui, c’est une centaine d’enfants qui bénéficient de cet accompagnement.

A 9km au nord de Gafsa, sur la route de Tunis, l’association est propriétaire d’une maison et d’un champ. C’est la deuxième structure de l’association où 5 des 16 salariés travaillent. Ici, on accueille des jeunes en situation de handicap léger de plus de 14 ans. « Ces jeunes sont trop âgés pour réintégrer un milieu scolaire dit normal, et n’intégreront jamais le milieu professionnel ordinaire. Partis de ce constat, nous leur proposons de travailler sur la parcelle de l’association, dans une démarche d’agriculture biologique. Il-les travaillent de 2 à 3h par jour, dans le respect des normes de travail des personnes en situation de handicap, et en raison du climat. Le reste de la journée les éducateurices leur proposent des ateliers éducatifs : couture, activité manuelle ... », nous raconte Anis, vice-président de l’association.
15 personnes en situation de handicap travaillent sur cette parcelle de terre. Un éducateur passe les chercher chez eux tous les matins et les ramène sur leur lieu de travail .
L’exploitation représente 1 hectare et quelques. Depuis des années, la culture principale était celle de verveine-citronnelle et autres plantes aromatiques et médicinale, comme de la menthe. Malheureusement, l’exploitation a été frappée par un fléau, une bactérie qui a ravagé tous les arbustes ou presque. Quelques boutures ont pu être sauvées.
Une fois récoltée, les plantes sont mises à sécher dans une salle aménagée pour, avant d’être conditionnées par cartons pour être ensuite expédiés en France, en gros uniquement. Une association française achète pour revendre au détail. La marge que les français se font est assez scandaleuse, surtout quand on imagine le discours lors de la vente du produit fini « c’est cultivé par des personnes en situation de handicap dans le bassin minier tunisien, et en plus c’est bio ! » … Du vrai commerce éthique et équitable quoi !
Anis nous explique que ce sont les lois du marché et que l’association ne peut pas se permettre de monter ses prix au risque de perdre un client, ni même de refuser un client au risque de voire l’association disparaître complètement.

En effet, si la structure est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est d’abord grâce à l’investissement des personnes qui l’ont fondée, animée et au public accueilli. Mais il faut bien un aspect matériel à cette initiative humaine : les financements.
Par le passé, l’ONU finançait pas mal de projets de l’association, ce qui lui a permis de s’étayer petit à petit (panneaux solaires par exemple). L’idée de ses financements de projets était bien d’accompagner la structure vers son auto-financement, avec la vente des produits de l’exploitation. En plus de l’ONU, des ambassades comme celle d’Italie ont supporté financièrement des projets de l’association.
Qu’en est-il des autorités locales et des financements étatique ?

Le ministère des affaires sociale envoie des listes de noms à l’association pour qu’elle prenne en charge ces accompagnements. La base est la libre-adhésion des personnes elles-mêmes pour les majeur-es, et des familles et de leurs enfants pour les mineur-es. Il s’agit d’un service proposé et non d’une injonction quelconque. Toutefois, si le ministère encourage ce type d’actions et joue le vecteur entre le public et l’association, les apports financiers sont de moins en moins existants.
Avant la révolution, il finançait le fonctionnement de l’association et ses actions, ainsi que les postes salariés. Aujourd’hui, il ne finance plus que les postes salariés. Aucune structure étatique équivalente à celle de l’association Ettefaol n’existe à Gafsa, les autorités encouragent leurs initiatives, mais quand on parle budget et de reconnaissance visible, tout le monde disparaît.
L’association indemnise les jeunes adultes en situation de handicap qui travaillent dans le champ, sur ses fond propres, qui sont en train de fondre à vive allure.

Visiter les structures de l’association nous a permis de découvrir concrètement les projets ( et même le jardin pédagogique et l’aire de jeu !) . Anis nous a convié a participer à une journée qui marquait la fin de l’année écoulée et qui était également un prétexte pour sensibiliser les médias, institutions locales et la société civile à leurs actions. Telle qu’Anis nous l’avait présenté, cet événement était vraiment important et nécessaire pour la viabilité de l’association, qui attendait notamment beaucoup de la sollicitation des pouvoirs publics. Résultat de cette journée : présence d’une radio, et un rendez-vous chez le gouverneur.

A suivre ...

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