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La Paix !

Publié le dimanche 13 juillet 2014

Quand Ban Ki-Moon s’interroge sur l’échec actuel du processus de paix entre Israël et la Palestine, moi je me questionne sur ce concept.

Suis-je foncièrement pacifiste ? Biensûr, comment pourrait-il en être autrement !
Le conflit, les différends, ça se règle par la discussion. La violence entraîne la violence, donc elle ne mène à rien.

Vraiment ?

La Paix  : grand mot, gros mot, qui désigne quoi au juste ? A première vue et hors de tout contexte, la paix est belle, elle est pure et juste. Vivre en paix, c’est déjà une part de bonheur. Reste quelques arrangements avec la vie, mais qu’importe : tant que la paix est reine, la vie est douce. Pour tous.

Oui ? Et pour ces gens qui subissent l’oppression ? La vie en paix leur est-elle douce ?
La Palestine, ce pays rongé de l’intérieur par une puissance aux stratégies suspectes. Ses terres grignotées sans relâche, son peuple étouffé d’harcèlements à répétition, sa force consumée à l’usure. Et ce, sous l’égide des accords d’Oslo, les processus de paix, ou les appels de l’ONU au cessez-le-feu.

Car sous sa bonne figure, que ses alliés internationaux se chargent de maquiller, les traits stratégiques d’Israël dessinent sa face malsaine. Semer le chaos par l’intérieur. C’est tout ce dont le monde ne parle pas, les manœuvres sous-jacentes. Ici, on en parle : de la corruption qu’Israël soutient dans les hautes sphères palestiniennes ; de l’habitude de la colonisation qu’il crée ; du contrôle par l’occupation qu’il normalise ; des persécutions qu’il perpétue sur quatre générations. Et de ses innombrables violentes interventions, qu’il légitime par la chasse au Hamas.

Est-ce cette paix que les palestiniens souhaitent ?

Naplouse la nuit
Cours de photo improvisé à Human Supporters, pendant une "nuit debout", en cas de visite de l’armée israélienne.

« LA PAIX ! » Ces mots, on les a tous entendu étant petits, quand on parlait un peu trop fort pendant que papy regardait le journal de 20 heures ; ou quand on tannait nos parents pour jouer avec nous, pendant les longues heures de voyage qui mènent aux vacances.
Avoir la paix, ça veut aussi dire : tais-toi, sois sage, arrête de faire des vagues.

Le monde attend une solution à deux États, qui permettrait d’avoir la paix, enfin ! Qu’on en finisse avec ces conflits interminables qui entachent la bonne conscience collective. Qu’on partage les terres, et qu’on en entende plus parler.
Et qu’est-ce qu’on fait d’un passif monumental de 70 ans ? Toutes les souffrances, toutes les colères, qu’en fait-on ?

Non, ce n’est pas ce genre de paix qui contribuera à leur bonheur.

Qu’aurait-t-elle à leur apporter aujourd’hui, la paix ? Le renoncement, l’abandon, l’étouffement de leur lutte. La paix, dans ce contexte, signifie de grandes pertes pour la Palestine. Alors, pertes dans la résignation, ou pertes dans le soulèvement, à choisir… La voix des palestiniens est celle de la révolte. Au même prix, subir la paix qui dissimule et fait disparaître, ou prendre le risque de la violence qui interpelle et fait réagir ?

La paix peut bien être belle sur le papier. Elle n’en reste pas moins écœurante quand elle est recommandée voire imposée par des puissances lointaines, qui n’ont d’autre préoccupation que de préserver des intérêts politiques, militaires et économiques en place avec l’oppresseur.

A.

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