Accueil > Actualité > René Vautier qu’on l’appelait

René Vautier qu’on l’appelait

Publié le jeudi 5 février 2015

Un homme est mort. René Vautier qu’on l’appelait. ‘Merde’ j’ai fait quand j’ai su ça. C’était un peu un de mes grand-pères. C’était un peu un breton, un algérien, un sud africain, un colonisé, un communiste, un solidaire, …
Il faisait des films de lutte. je sais pas si vous avez déjà vu ses films ?
Classe de lutte, L’Algérie en flammes, Avoir vingt ans dans les Aurès, Vous avez dit : français, Marée noire, colère rouge, Quand les femmes ont pris la colère, Vacances en Giscardie, et plein d’autres…

Pendant la seconde guerre mondiale, il tire et tue pour la Résistance. Après la libération, il préfère la camera au fusil pour continuer les autres guerres. Car l’Histoire ne s’est pas arrêtée avec De Gaulle sur les champs Elysées.

1950, Aimé Césaire écrit le Discours sur le colonialisme :
« Le fait est que la civilisation dite ’européenne’, la civilisation ’occidentale’, telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre les deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat, et le problème colonial ; que, déférée à la barre de la ’raison’ comme à la barre de la ’conscience’, cette Europe-là est impuissante à se justifier ; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins en moins de chance de tromper. »

1954, Vautier fait ce qu’on a appelé le premier film anti colonial, Afrique 50.
Détail qui peut intéresser les Cémea, c’est la Ligue de l’Enseignement, qui envoie le jeune homme de 21 ans filmer « comment vivent les villageois d’Afrique occidentale française ». Un gentil petit reportage sur « les bienfaits de la colonisation ». Mais il détourne la commande et tourne sa caméra de l’autre coté des barricades présentes et à venir. Et il accuse. 
Par le cinématographe, art du temps et de l’espace, il a choisi son camp dans son époque et dans son monde. Il a pris position.

Alors voilà, cet homme est mort et nous on est là. Il faudrait qu’on se fasse une proj’ un de ces 4’.

Clément

CEMEA Pays de la Loire - 15 bis allée du comandant Charcot - 44000 Nantes - 02 51 86 02 60 SPIP | réalisé et hébergé par les CEMÉA Pays de la Loire | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0