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Lettre à ma voisine

Publié le lundi 28 décembre 2015

Salam J.,

Quand je t’ai dit que je partais en Palestine, c’est comme si je t’avais dit que j’allais faire mes courses. C’est tout de même très différent. Je voulais t’en faire part.

J’ai peu dormi pour ma 1ère nuit, malgré le soulagement d’être passée. L’excitation, le trop d’émotion, le "je ne sais pas ce qui m’attend demain" ont eu raison de ma fatigue et m’ont réveillée bien alerte.
Après un super petit-dèj (fructueux et sucré salé comme je les aime, malgré la trop petite quantité de ce succulent café) qui nous a servi de réunion, nous sommes partis récupérer tout un tas de cartes retraçant les nouvelles données des villes palestiniennes.
Regard hagard en traversant les quartiers juifs, je trouve la transition remarquable avec l’ambiance arabe.

Chanceuse que tu es, voici pour ton regard une des merveilles que je te partage, tout droit de l’esplanade des mosquées.

Au cours de cette longue journée, je retiendrai également la marche lourde causée par mon sac mais qui me valut de rencontrer cet homme que j’estime : Michel Warschawski. Il m’a ému, il m’a fait rire, il m’a fait un bien fou en développant ses théories et l’histoire de la Palestine, j’avais le besoin de l’entendre.

Tout comme l’homme que l’on a rencontré dans le bus et qui, heureux de rencontrer des français, nous a conté sa vision du conflit, des anecdotes que les palestiniens subissent dans leur quotidien, sa propre vie, son histoire, touchante par tant d’absurdités.

Ce soir encore ma tête vomit de comprendre et de vouloir crier.
Mon cœur tient bon devant l’injustice et l’inhumanité.
Mon dos promet de se rompre s’il n’a pas sa pause.
Je lutte afin que la colère, la peur et la psychose ne m’envahissent.
Je m’y attendais. j’y suis. Et c’est le 1er jour.
J’ai trop d’amour à donner, ça n’arrivera pas.

Si la tension est largement palpable à Jérusalem, à Naplouse, je me sens bien, je sens l’ambiance chaleureuse et tranquille, voici ma joie de fin de journée de connaitre Naplouse et le camp d’Askaar et d’y croiser sourires et yeux heureux.

Vivement demain, le sommeil m’emporte....
Faire ses courses, c’est tout de même moins vivant....

G.

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