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Jeudi - l’arrivée en territoire inconnu

Publié le mardi 3 mai 2016

"L’avion se pose sur le Tarmac, par le hublot j’ai vu se déployer la côte, une mer plate, une végétation plus sèche, des palmiers. Plus loin, un horizon de montagnes noires s’esquisse, elles semblent vivantes, un nuage de poussière pour les faire remuer. Paysage particulier."

Nous avons longtemps attendus à l’aéroport. Rappel cuisant d’il y a quelques mois en Turquie... Mais nous sommes loin des attentats cette fois, seulement une grève française que je soutiens. L’attente est plus douce ! Après une heure et demie de retard, nos échanges balbutiants avec M dans un mélange de français et d’anglais, mon explication de l’expression "c’est chouette !" que j’utilise aussi compulsivement qu’à l’écrit les points d’exclamations, nous embarquons.

Une heure plus tard, escale Lyonnaise, O s’assoit à côté de nous. Il a un sac en plastique qu’il porte régulièrement à sa bouche, nous apercevrons plus tard un goulot de bouteille, une odeur d’anis viendra parfumer l’atmosphère. Au début O ne parle pas, traits crispés, tendu. Ça doit être l’avion. Après le décollage, O discute, il vient de Djerba, travaille à Nantes (ça lui permet de gagner plus que 10 euros par jour), il ne comprend pas pourquoi nous allons à Gafsa "il n’y a rien là-bas !". On essaye de lui expliquer ce qui est encore un peu flou pour nous : notre participation au Forum jeunesse. "Passez à Djerba sur le retour, tiens donne moi du papier, je te note le nom de celui qu’il faut contacter pour faire un tour de la ville !" Je tente de lui expliquer le voyage "organisé", nous serons contraints par le circuit de l’Institut Français de la Tunisie. Les conversations d’O sont de plus en plus décousus, la bouteille bientôt au trois quart vide, ses yeux brillent et il nous sourit. "Non mais franchement, qu’est ce que vous allez foutre dans ce trou à Gafsa !" 

L’avion se pose sur le Tarmac, par le hublot j’ai vu se déployer la côte, une mer plate, une végétation plus sèche, des palmiers. Plus loin, un horizon de montagnes noires s’esquisse, elles semblent vivantes, un nuage de poussière pour les faire remuer. Paysage particulier. Quand je descends de l’avion, la nuit tombe et nos manteaux ne sont plus nécessaires. Une heure de décalage horaire, 24 degré à l’ombre.

Nous repérons nos prénoms sur des pancartes à l’entrée de l’aéroport, un tunisien nous escorte au change, une algérienne nous rejoint et nous montons dans un taxi pour l’hôtel Pacha. Le Tunisien n’est pas bavard, en même temps s’il a fait ça toute la journée, il doit être en pilote automatique. Je me sens un peu infantilisée, le chauffeur ne me laisse même pas mettre mon sac dans le coffre. Je crois que j’aurai préféré me débrouiller toute seule... A l’hôtel, photocopie de nos passeports, lettre d’accueil de L’IFT qui nous informe que nous dormirons le lendemain à Gafsa dans un Palace !

Nous nous installons dans des chambres individuelles démesurées. J’ai deux grands lits pour moi toute seule, une baignoire, deux fauteuils et un cendrier, tiens ici on peut fumer partout comme en Palestine ! Je descends manger et retrouver M, le choix des plats est aussi démesurée que nos chambres, je me sens un peu perdue, et toute petite. Poivrons, poulet, poisson, riz, frittes molles (comme en Palestine), crudités de toutes sortes et colorées, salades de fruit et mousse au chocolat pour régaler nos papilles et nous redonner des forces pour la soirée. 

Après avoir repéré où nous étions, merci Google ! Nous partons en repérage nous perdre dans Tunis. M ne comprend pas bien mon objectif, me demande quel est le but de la ballade, propose de trouver un coin pour se poser. Je ne me perdrais pas ce soir finalement, on demande à un local où nous pouvons aller, il nous propose de nous emmener. On grimpe dans sa voiture, il nous dépose à quelques mètres devant une énorme bâtisse. Des néons illuminent nos visages, et notre envie de s’installer disparait, la boîte à touristes par excellence... Retour bredouille à l’hôtel, on s’y installe pour boire une bière sucrée, la bière tunisienne, ouf quelle journée ! Je file me coucher ensuite dans ce grand lit, presque intimidée par ces draps tout blanc.

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