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Oppressions cachées - Volontariat en palestine

Publié le lundi 30 mars 2020

Je n’ai pas encore partagé mon expérience de service civique en Palestine ; difficile d’écrire jusqu’à ce que le coronavirus m’oblige à rester chez moi et prendre le temps de raconter.

Je suis arrivé en Palestine à la mi-octobre 2019. Dans le camp de réfugiés de Deishe, au sud de Jérusalem, et j’y suis resté durant trois mois.

La raison pour laquelle j’écris est de mettre mes idées au clair et de pouvoir les transmettre ; ce que j’ai vu, entendu et appris.
Pour qu’une énième personne témoigne de ce qu’il se passe sous nos yeux depuis près d’un siècle. Car même après tout ce temps et tous ces témoignages, cette situation est difficile à croire. Il reste difficile pour moi de croire que ce que j’ai vu est vrai, de comprendre que ce qu’il s’est passé est vraiment arrivé et d’accepter que ce qui se passe se passe vraiment. Moi qui suis de nature plutôt sceptique, moi qui ai plutôt tendance à remettre en question ce que j’entends, j’ai pris beaucoup de précautions quant à ce que l’on me racontait. Sans le dire, juste à l’intérieur de ma petite tête je me disais que non, ce n’était pas possible, trop étonnant de la part d’un pays si « développé » comme Israël, pas par un pays qui a le soutien de toutes ces puissances, pas sous les yeux du monde entier. Et pas cette personne-là, elle est trop gentille, pas cet enfant, il trop jeune, pas vingt fois en prison, ce n’est pas possible, pas vingt ans, c’est bien trop long... Et finalement, si.
J’avais tort, ce n’était pas inventé, ni exagéré.

Difficile à croire, car difficile à voir aussi.

En Palestine il est facile de se réfugier dans des endroits qui sont paisibles, ou personne ne nous embête. Il est possible, si on le souhaite, de ne pas voir ni savoir ce qu’il s’y passe. Car la dégradation de la vie de chacun et chacune ne se fait pas en un jour, ni en plein jour. Et elle n’a pas cette violence que l’on connaît d’autres conflits, celle qui est rapide, quotidienne, et perceptible. La violence que le Palestine subit a une forme plus silencieuse et invisible. Une forme qui, de manière préméditée, a pour arme cette même invisibilité. Une forme qui permet de passer inaperçue, de ne pas faire les gros titres, de ne pas nuire à l’image son pays.

Ce séjour m’a permis de mieux comprendre l’oppression que subit la Palestine aujourd’hui et depuis un siècle. De mieux comprendre tous les mécanismes, les stratégies de l’occupant qui ont fait de la Palestine un « territoire ». Un territoire sans frontières diminuant de jours en jours, une population forcée à l’exil, une culture qui se meurt, des droits fondamentaux bafoués, et des espoirs qui disparaissent.

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