Accueil > Palestine > Palestine ici et ailleurs > Service Civique International 2012-2013 > Trajet Jerusalem-Naplouse

Trajet Jerusalem-Naplouse

Publié le dimanche 17 mars 2013

Dimanche 17 en fin d’après-midi, nous prenons la route pour Naplouse, tou-te-s ensemble. Le trajet se déroule en deux étapes : Jerusalem-Ramallah, puis Ramallah-Naplouse. La première partie se déroule sans encombres, après un tetris-sacs-valises dans le service. Nous arrivons à Ramallah dans les bouchons, c’est l’heure de pointe de fin de journée. Nous nous faufilons jusqu’à la gare des services : un joyeux bazar ! Des mini-bus jaunes dans tous les sens, des chauffeurs qui nous hèlent les uns après les autres : « Jerusalem ! Bethléem ! Naplouse ! … » On se retrouve parachuté-es dans deux services (nous sommes 12 pour des véhicules de 7 places). Découverte furtive des toilettes de la gare pour quelques unes d’entre nous, après avoir demandé à 4 personnes successives où elles se trouvent, le tout en courant au milieu de ce tohubohu, en espérant que le service chargé de nos affaires ne parte pas sans nous. Epique.

Enfin, nous prenons la route. Nous sommes 5 volontaires et 2 palestiniens. La route est sans encombre jusqu’à 15km avant Naplouse. Nous ralentissons. Check-point. Soldats. Ils font signe au chauffeur de garer son véhicule sur le côté. Prennent nos passeports. Ils sont 4 ou 5 à s’agiter autour de notre service, à feuilleter les passeports. La porte latérale s’ouvre. Ils sont vraiment jeunes, l’arme attachée à eux tel un troisième bras. Ils éclairent l’intérieur du service à la lampe torche puis nous questionnent. La première est en arabe, pour nous demander où nous allons. Nous répondons naïvement notre incompréhension, en anglais. S’en suivent quelques autres questions, en anglais cette fois : « De quel pays venez-vous ? (tu viens d’observer nos passeports pendant 5minutes gros malin) D’où venez-vous ? Où allez-vous ? Que faîtes vous ici ? Où dormez-vous ce soir ? ». Boule au ventre, appréhension, réflexion succincte à un mytho potable et en avant l’impro : « Nous sommes françaises, venons de Jerusalem et allons à Naplouse. Nous sommes avec le consulat français et ne savons pas encore où nous dormons ce soir. Quelqu’un du consulat nous attend à la gare de Naplouse. » L’une d’entre nous a le droit à une question bonus, en hébreux dans le texte, puis en anglais : « Tu viens d’où ? » France. Parallèlement, un des palestinien se voit poser la question « Fatah ou Hamas ? » . Ca passe. Nous passons. Reprenons la route, entourés de colonies qui brillent dans la nuit.

Énervement, incompréhension, impuissance.

Même si on sait qu’entant qu’internationaux, oui on va passer, ca reste un moment de stress, pas « normal », inhabituel, désagréable, intolérable, d’injustice (panne de mot approprié) … mais qui fait partie de la réalité d’ici aussi, des palestinien-ne-s qui vivent ici.

C’est avec grand plaisir que nous arrivons à Naplouse, où nous retrouvons le reste des copain-e-s volontaires qui nous attendent à la station des services. Eh oui, nous étions réellement attendues.

Ju.e

CEMEA Pays de la Loire - 15 bis allée du comandant Charcot - 44000 Nantes - 02 51 86 02 60 SPIP | réalisé et hébergé par les CEMÉA Pays de la Loire | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0