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Un camp de réfugiés palestiniens, pour moi c’est quoi ?

Publié le lundi 25 mars 2013

Un camp de réfugiés, c’est le lieu de vie temporaire des réfugiés, depuis une soixantaine d’années, qui vivent dans l’espoir de retourner sur leurs terres initiales.

Des réfugiés, ce sont des centaines de milliers de personnes forcés par la force et la violence à quitter leurs maisons et leurs terres entre 1948 et 1967, devant l’occupation israélienne.

Des réfugiés, ce sont les descendants de ces personnes, aujourd’hui la 3 ou 4e génération.

Des réfugiés ce sont des personnes déplacées, qui n’oublient pas d’où elles viennent.

Un camp de réfugiés, c’est des tentes en 1948, qui sont devenues des cabanes, puis des constructions en dur, avec l’arrivée de l’eau et l’électricité, petit à petit, voyant le provisoire se pérenniser.

Un camp de réfugiés, c’est une terre de 700m² à 1km² que les nations unies louent pour 99 ans, depuis 1948.

Un camp de réfugiés, c’est la concentration d’une population dense dans un minimum d’espace.*

Un camp de réfugiés, c’est à la fois gris et plein de couleurs.

Un camp de réfugiés, c’est des trucs écrits, dessinés, peints, tagués sur les murs.

Un camp de réfugiés, c’est des enfants qui courent partout.

Un camp de réfugiés, c’est ni verdure ni espace pour jouer.

Un camp de réfugiés, c’est une proximité de tous les jours.

Un camp de réfugiés, c’est une communauté soudée créatrice d’une identité forte, une identité communautaire forte créatrice de solidarités.

Un camp de réfugiés, c’est des prouesse de l’inventivité architecturale de on-fait-ce qu’on-peut-avec-l’espace-et-les-moyens-qu’on-a.

Un camp de réfugiés, c’est labyrinthique.

Un camp de réfugiés, c’est des fils électriques de toutes les couleurs un peu partout en l’air, et qui tombent dans le vide des fois.

Un camp de réfugiés, c’est des services très restreints, insuffisants et/ou inexistants.

Un camp de réfugiés, c’est la présence de l’UNRWA, qui se désengage petit à petit, et des financements internationaux.

Un camp de réfugiés, c’est des associations qui tiennent un rôle important dans la vie sociale, qui fonctionnent grâce à des dizaines de volontaires très investis, qui font avec les moyens du bord, et qui résistent.

Un camp de réfugiés, c’est compliqué économiquement, c’est l’absence de travail et une partie de la jeunesse qui tourne en rond.

Un camp de réfugiés, c’est une réputation et des "on dit".

Un camp de réfugiés, c’est un peu une ville avec une vie de village, mais sans en être vraiment une.

Un camp de réfugiés, c’est un comité populaire en guise de mairie.

Un camp de réfugiés, c’est la police palestinienne pas loin et des incursions de l’armée israélienne régulièrement.

Un camp de réfugiés, c’est un père, un oncle, une soeur en prison.

Un camp de réfugiés, c’est une prison à ciel ouvert.

Un camp de réfugiés, ca me fait penser à un quartier « populaire », « difficile », « zep », « zus » « ghettos », « chauds », « qui craint », « malfamé », « après l’périph »...

*Balata : 25000 habitants pour 1km² ; Askar : 7000 habitants ; Deheishé : 14000 habitants

Ju.e

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