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Réflexion géographique et urbanistique

Publié le mercredi 3 avril 2013

Je ne comprends pas. Moi qui ne suis déjà pas une lumière en géographie et autre sens de l’orientation, je ne comprends pas. Ce territoire m’est incompréhensible.

Des routes qu’on ouvre, d’autres qu’on ferme. Des colonies qui poussent comme de la mauvaise herbe . Des repères visuels qui évoluent de manière considérable au fil des années. Un paysage gâché. Des reliefs dominés par des antennes ou autres toits en tuiles rouges. Des fils électriques qui courent à travers les montagnes, de colonie en colonie. Des signes qui ne trompent pas quant à la présence d’une colonie ou d’un avant-poste en haut de la montagne. Des flans de collines qui ne demandent qu’à être parcourus. Mais qu’est-ce qui est à qui ? Quoi est à qui ? Les annexions de terres étant ce qu’elles sont, leur délimitations ne sont pas claires. De toute façon, pourquoi délimiter des zones vouées à s’étendre toujours un peu plus ?

Je ne comprends pas, et pourtant, je pense comprendre pourquoi ce territoire m’est incompréhensible.

Des colonies toujours plus proches des routes et villes palestiniennes. Des colonies toujours plus nombreuses en Cisjordanie. Des miradors et des check-points. Si ces derniers sont généralement ouverts en ce moment, si certains sont même vides de toute présence militaire israélienne de prime abord, la structure même des check-point, elle, reste bien en place. On circule plutôt bien en Cisjordanie actuellement, mais en un claquement de doigt, Israël peut bloquer les routes.
Entre miradors et bases militaires, un sentiment se confirme : si l’occupation militaire israélienne n’est pas flagrante, si on ne la voit pas, une chose est sure : elle nous voit et elle observe.

Je ne comprends pas, alors j’essaye de m’imager ce territoire que je parcours de manière compréhensible.

1er niveau : Israël est un bloc de gruyère. Les territoires palestiniens sont les trous dans le gruyère.
2e niveau : La Cisjordanie c’est le fond de carte. Et Israël et ses colonies, c’est la feuille de calque qu’on superpose au fond de carte. Ca donne deux réalités parallèles, pourtant devenues interdépendantes l’une de l’autre d’un point de vue économique. L’impression d’être spectatrice des colonies lorsque je suis sur une route palestinienne, spectatrice d’un quotidien que j’imagine très différent de celui que je connais en Palestine, et pourtant à quelques centaines de mètres seulement. Deux sociétés qui vivent parallèlement. Par endroits, elles ont chacune leurs routes respectives, dans la région de Bethlehem c’est assez flagrant : route des colons et route palestinienne qui forment une parfaite parallèle. Situation d’apartheid, disait-on ? On dirait.

Je ne comprends pas, des situations paradoxales sur ce bout de territoire, si petit et si morcelé.

Y a aussi des routes de colons qu’on emprunte en service palestinien pour aller de Ramallah à Naplouse. Des colons et des palestiniens sur une même route en Cisjordanie. Une route propre, droite, lisse, parfaitement éclairée. Un trajet bien plus direct et rapide de fait. Certains trouvent ca normal, d’autres parlent de normalisation : Faire en sorte que la vie paraisse le plus normal possible, sans signes apparent d’occupation, mais sous le signe de la cohabitation.

Finalement, je crois que je comprends des trucs.

Ju.e

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