-
Texte écrit le 4 décembre 2014, quelques jours après mon retour en France en décembre, qui a toujours autant de sens aujourd’hui, plus de 3 mois après la fin de mon expérience en Palestine.
Rentrer à la maison après 6 mois en Palestine et retrouver les mêmes habitudes et les mêmes réflexes laissés ici, est saisissant, effrayant.
La saveur du beurre salé, du pain frais et du croissant le lendemain matin de mon retour, j’en ai rêvé et une fois qu’elle s’est retrouvée dans ma bouche c’était comme si (...)
-
Palestine, symbol of Struggle. But fighting for what? And against what? In which way? Like God in Islam, the struggle here has 99 different names. Here is a few.
The first is called Survival. This is the man who lives a quiet life in his isolated village in Nablus area. However, every week he leaves his wife and his two children to work near Nazareth, in the 48 territories actually. Every week, he crosses Jenin checkpoint, ingrate and capricious passage that opens and closes at hours (...)
-
Palestine, symbole de Lutte. Mais lutte pour quoi ? Et contre quoi ? De quelle manière ? A l’image d’Allah dans l’Islam, la Lutte ici, on lui applique 99 noms différents. En voici quelques uns.
La première s’appelle Survie. C’est cet homme, qui mène une vie paisible dans son village reculé, dans la région de Naplouse. Pourtant, chaque semaine, il quitte sa femme et ses deux enfants pour aller travailler près de Nazareth, dans les territoires de 48 donc. Chaque semaine, il traverse le check-point de (...)
-
Cet article a été écrit par Eloïse et Camille lors de notre journée bilan SVE.
C’était quoi tes attentes ?
C : J’étais un peu militant sur la question palestinienne avant de partir en volontariat. Du coup, j’y allais pour voir et vivre la Palestine. En contactant les Ceméa, je ne m’attendais pas forcément à faire un volontariat. C’est que par la suite, lors des journées de préparation puis en étant sur place que j’ai compris la place que j’allais prendre. Finalement, je n’ai pas vécu en Palestine (...)
-
"Ramallah Dream"
On pousse la porte d’un immeuble tremblant vers un occidental capitalisant, à l’outrancière arrogance. Dedans ça sent la laque, le silicone, le prêt-à-porter haut de gamme et le billet vert. Notre petit groupe est constitué pour majorité d’Européen(ne)s. Ca se voit, ça se sent à nos têtes, nos attitudes, nos vêtements. Alors on a droit à des sourires aseptisés, de l’hypocrisie sous plastique. On nous conduit avec moult manières à travers un open-space jusqu’à un bureau ; spacieux, (...)
-
C’est la question inévitable ; c’était bien la Palestine ?
Non ce n’est pas bien ! Trois mois de confrontation au paroxysme de la connerie humaine ;
On ne peut pas répondre que c’était bien de voir des gens se faire humilier chaque jour ;
Et pourtant ca brule les lèvres... oui c’était génial ;
Ca fait déjà un mois que c’est finit et je n’ai toujours pas trouvé comment répondre de la bonne facon...
Aujourd’hui c’est réunion bilan aux CEMEA de ces trois mois de volontariat, alors on essaie de mettre des (...)
-
Nous avons vécu pendant 6 mois dans le camp de Askar Jdid, près de Naplouse. Très vite, nous avons parlé de cette violence qui nous entourait au quotidien. Elle s’emparait de nous. Nos émotions étaient anormalement extrêmes, nous subissions des hauts et des bas en permanence. Elle était omniprésente, dans les relations, dans les déplacements, dans l’air du camp, dans notre travail. A l’occasion d’une sortie à Jérusalem, nous l’avons verbalisée, déclinée, écrite. Pour la partager. Pour ne pas la (...)
-
مثل اغنيه لفيروز
٤ شباب سيذهبون للمره الاولى الى فلسطين المحتله في اطار التطوع.
سيرافقهم متطوعون و متطوعات ،نشطاء فرنسيين للتعلم الشعبي الفلسطيني.
و عند وصولهم اجتماعات،أسئلة وقضايا الاستجواب الذاتي، عن الوضع في فلسطين
Licence : creative commons BY / NC / SA
-
!شو, الحرية الجنسية؟
S’il y a un sujet dont je me suis toujours tenue à distance depuis que je suis à Askar, c’est celui de la sexualité. La sexualité en général, quelles que soient ses configurations spécifiques –hors ou dans le cadre du mariage, hétéro ou homosexuelle, avec ou sans contraception, monogame ou polygame, etc. Je sais d’expérience que le sujet fâche mes interlocuteurs de culture arabo-musulmane, et que j’en ressors en général bouleversée.
Pourtant difficile, quand on passe plusieurs heures par (...)
-
Un autre article sur la même histoire a été écrit par une volontaire présente avec moi à ce moment. J’ai donc hésité avant de publier le mien vu qu’il y a des similitudes mais il ne m’a pas semblé inutile de le faire notamment parce que j’avais envie de partager ce que j’ai ressenti individuellement à ce moment là. Le premier article posté sur ce matin-là est trouvable ici : http://www.international.cemea-pdll.org/spip.php?article393 .
Il y a des fois où tu ne t’y attends pas. Tu prends une claque ! C’est (...)
-
Il y a de ces Palestinien-ne-s dont on parle, jamais trop bien entendu... Mais on en parle. On fait circuler leurs histoires pour qu’elles tombent dans l’oreille d’un-e ami-e, d’un-e camarade ou-même d’un-e inconnu-e si il ou elle a pris le temps de l’écouter.
Il en existe d’autres dont on ne parle pas. Ce sont les oublié-e-s d’ici. On n’en parle si peu que eux et elles-mêmes avaient pris comme habitude jusqu’à peu de ne pas se considérer comme tels, comme Palestinien-ne-s, comme appartenant à ce (...)
-
1. En hiver tes gants tu porteras (surtout à la maison.) Quand on a 11°C après avoir poussé le chauffage au max pendant 3 heures, on est contentes.
2. Ton footing matinal dans le camp, tu oublieras. Définitivement, si on veut éviter d’être poursuivie par une horde de gamins pas forcément malveillants mais très excités, c’est mieux de réserver les activités sportives aux salles de sport (et perso ça passe toujours difficile).
3. Inutile, jamais tu ne te sentiras. En termes de réalisations (...)
-
Il est 4h, le réveil sonne…il y avait des mois que je ne l’avais pas mis si tôt. C’est dur, je le repousse plusieurs fois et puis je me motive en me disant que je pourrais dormir plus tard dans la journée. Mohamed est déjà dans la cuisine, il a le sourire comme toujours, on prend un café rapide, quelques réglages sur l’appareil photo et on y va ! Il nous a proposé il y a quelques jours de nous enmener au checkpoint 300 un matin de bonne heure, au moment ou les palestiniens de la région qui ont un (...)
-
Je mets ça là, parce que je n’avais pas d’autre endroit où le mettre.
J’ai l’impression de prendre progressivement conscience que tout ce qui m’entoure est un poison nocif, qui ronge mon esprit et celui de mes collègues humains. Nous, pauvres êtres n’ayant rien demandé, nous nous retrouvons tirés de l’antimatière pour être catapultés dans une société existante, et touchant probablement à sa fin. Les racines de notre très chère Mère Patrie s’entremêlent et, jamais élaguée, jamais rempotée, elle se meurt, (...)
-
Des informations qui tombent parfois, qui parviennent à franchir les quelques milliers de kilomètres, par la toile assidue et l’efficacité ardente des réseaux sociaux. Des fragments bien trop bleu blanc rouge qui viennent percer la vapeur du Moyen-Orient, du moins pour la poignée de franco-suisses que nous sommes qui tentent de l’apprivoiser comme ils peuvent, cette vapeur. Et qui se font rattraper presque contre leur gré par le nuage épais de là d’où ils viennent. Happé(e)s par une semi-réalité. (...)
-
Etre en transition, en attente, en équilibre, comme suspendue à l’attribution de ce nouveau visa.
Etre rentrée après 6 mois ailleurs, cet ailleurs si attachant, envoûtant, saisissant qui ne laisse pas indifférent.
Etre perturbée par cette facilité à me replonger dans ma vie d’avant, même si elle n’est plus que des endroits et des gens.
Etre ici mais pas complètement, comme si une partie de moi était restée là-bas.
Etre angoissée à l’idée de ne pas y retourner, de ne pas continuer ce que j’ai (...)
-
Petite réflexion sur ce qui s’est passé à l’aéroport lors de notre retour après 6 mois en Cisjordanie.
La nuit du 28 au 29 novembre dernier, on a pris l’avion à Ben Gourion, l’aéroport de Tel-Aviv. Ce n’est pas un choix, la Palestine n’a pas d’aéroport et ce n’est pas faute de ne pas en vouloir ! C’est une des revendications des Gazaoui-e-s notamment, qui ont vu le leur s’effondrer sous les bombes et les bulldozers israéliens en 2001 et 2002. Du coup, c’est Israël qui se charge de contrôler les retours (...)
-
Du temps libre, du soleil, du café, du tabac et des gens chouettes avec qui les partager...
La recette du bonheur ! Que demander de plus ?
Certes, ici le café est épicé et il reste toujours une lie de marc dans le fond de ta tasse...
Mais on s’habitue, on finit même par aimer ca, ca ne suffit pas à expliquer...
Pourquoi le mélange ne prend il pas ?
Chaque ingrédient est pourtant bien présent, et parfaitement dosé ;
Alors quoi ? Shu ? Shu bdak ? Qu’est ce que tu veux à la fin ?..
Elle, c’est (...)
-
Jeudi 4 décembre 2014,
Enfin du mouvement dans le camps de réfugié(e)s d’Askar, une réunion a été mise en place, afin d’effectuer le programmme de la semaine de l’association avec les bénévoles de l’association.
Personnes présentes : 30 personnes environ
Mais pourquoi autant de monde ?
Chacune de ses personnes proposent leurs disponibilités, ainsi que leurs compétences.
Le public de majorité masculine, il y a 6 femmes palestiniennes présentes.
Peu vous dites !?
C’est déjà pas mal, dans un (...)
-
Aujourd’hui je me suis fait une amie Palestinienne, elle s’appelle Zineb.
Sur sa carte de réfugiée, c’est écrit qu’elle a 7 ans, mais quand on lui parle de sa vie dans le camp, les larmes qui jaillissent de ses yeux ont l’air d’en avoir 200. Lasses, elles ne connaissent que trop bien les sillons de ses petites joues, et roulent sans difficulté jusque dans le creux de son cou.
Alors elle les essuie vite, mécaniquement, d’un rapide revers de manche. Parce qu’ici on n’a pas le droit, parce que les (...)
-
Habitudes. Ce dont on ne s’étonne plus, ce qui fait partie du paysage commun qui nous entoure.
Mes habitudes ici, je les chéris. Les trajets tout autour de la Palestine, ses maisons aux toits plats, dispersées parmi les oliviers, entre deux flancs de montagnes caillouteuses. Ces mêmes oliviers, aux branches sinueuses, dessinant des formes jamais symétriques, jamais semblables, chacun ayant son histoire de plusieurs centaines d’années. Les tentes de fortune des bédouins, mystérieux endroits (...)
-
Arrivé au camp d’Askar, la première chose que nous avons vu été un tas de bâtiments gris collés les uns aux autres. Sauf un, qui était légèrement coloré d’un bleu qui m’était familié. On pouvait y lire "UNRWA".
Mais la deuxième chose qui m’a le plus frappé, est le bruit omniprésent. Que ce soit les cris d’enfants, les insultes, les pétards, les rires ou des "selem" souriants. Beaucoup d’hommes dans les rues, où on pourrait croire qu’il y a peu de femmes dans ces camps.
Préjugés ?
On en a sur eux, donc eux (...)
-
Acrostiche d’un oeil naïf sur la vie d’ici...
Pourquoi en arriver là ?..
A la base un morceau de terre qualifiée de sainte par certains ;
La sainteté... difficile à entrevoir sur ce mur bétonné, cette mosquée boycottée, ces enfants politisés ;
EprisE d’Andala, d’amertume, la femme, l’homme, se bat pour que la justice ou un fragment de celle ci refasse surface ;
Seulement ce Dieu tant invoquéE reste muetTE et l’humanité suit sans faille ;
TiréE de chez toi, poséE où on te le permet ;
Inch’allah, (...)
-
Il y a d’abord des choses difficiles à intégrer, une absence émotionnelle, étouffée par une grille d’analyse qui tourne à plein régime et qui ne veut pas lâcher. Le silence des entrailles alors que j’attendais le tumulte. Et puis petit à petit, l’écran se fissure, se brise par endroit. Les rencontres fusent, les horizons poétiques, tirés comme des flèches, atteignent de plein fouet ; s’ajoutent les horreurs colonialistes sous mes yeux qui signent la fin des virtualités occidentales discutées entre amis aux (...)
-
Qu’est-ce qu’il y a par l’instant, je suis en Palestine ça fait plus qu’une semaine... Il y a un sentiment d’enfermement que je ne peux pas nier, poursuivant. Une manque d’énergie des fois peu pratique pour la vie convivial. De l’autre côté une joie immédiate, l’envie d’apprendre des gens d’ici,de comprendre leur volonté d’avancer, de réaliser leurs formes de résistance quotidienne et peut-être des fois moins visibles mais toujours présentes - En même temps une tristesse qui tombe sur moi, qui s’accumule (...)
-
http://www.meteocity.com/israel/nap...
Aujourd’hui, la météo sur internet annonce 25° à Eilat.
Aujourd’hui, d’après la météo sur internet, Nablus est en Israël.
Aujourd’hui, à Askar, on se caille les meules.
A se demander pourquoi on vient s’entasser aux gens qui vivent dans les camps, à se demander pourquoi on a choisi de venir se les peler en camp de réfugié-e-s, à être réveillé-e-s la nuit par des soladat-e-s qui tirent en l’air, braillent, cassent des bouteilles en verre, ou des moutons qui attendent (...)
-
4 jeunes gens partent pour la 1ère fois en Palestine occupée dans le cadre d’un volontariat. Accompagnés par des animateurICEs, militants de l’éducation populaire française et palestinienne. C’est le récit de leur arrivée mêlée de rencontres, de questions, d’interrogation sur soi, sur la situation de la Palestine.
Film réalisé par les CEMEA Pays de la Loire et le collectif Regarde à vue (http://regardeavue.com/)
Licence : creative commons BY / NC / (...)
-
C’était mes vacances. C’était aussi celles des israéliens. J’en ai profité pour visiter enfin l’esplanade de la mosquée d’Al-Aqsa à Jérusalem. Eux aussi. Je suis rentrée pour la deuxième fois dans la colonie d’Hébron, pour rendre visite à ce palestinien qui y vit encore. Eux aussi, mais pas pour les mêmes raisons.
Profitant de la visite de mon amie, j’ai pris quelques jours pour lui faire découvrir la Palestine. Aujourd’hui, je la vois avec un œil moins neuf, avec quelques positions définies. Notamment sur (...)
-
Aujourd’hui j’ai joué au basket et j’ai couru. Jusque là rien d’étonnant. Ce qu’il l’est plus c’est que cela ne m’était pas arrivé depuis 5 mois, 5 mois que je suis en Palestine. Avant même de partir je m’étais dit que je n’allais pas pouvoir aller courir dans la rue comme je peux le faire en France. En arrivant, je me suis en effet aperçue que personne ne courrait dans les rues de Naplouse, hommes et femmes confonduEs.
A Askar, le camp de réfugiés où je suis volontaire, les garçons jouent au foot chaque (...)
-
Pour rejoindre la Palestine, il faut passer par Tel Aviv.
Pour aller à Tel aviv, j’ai pris 2 vols : paris-Istanbul / Istanbul-Tel Aviv.
Dès Istanbul, mon passeport a été vérifié plusieurs fois.
Dès Istanbul, les questions ont commencé :
"c’est votre première fois en Israël ? / qu’est-ce que vous venez y faire ? Vous restez combien de temps ? 3 mois pour du tourisme, vous êtes sûre ??
A Tel Aviv, rebelote avec quelques questions supplémentaires (et commentaires), extraits :
"Vous restez combien de (...)
-
A écouter de préférence avec cette chanson :
http://www.youtube.com/watch?v=ScCA1qMo3-4
Derrière sa joie de vivre permanente, sa grande gueule, son énergie débordante, il tente de masquer cette blessure, pour faire illusion, faire comme si tout allait bien, montrer qu’il est fort et que rien ne peut l’ébranler.
Mais il y a certaines blessures qui ne cicatrisent pas aussi bien et vite qu’une simple éraflure sur le genou après une chute étant petit ou qu’une marque sur le front, souvenir d’un jeu (...)
-
La question du droit au retour se discute beaucoup ici. C’est une revendication essentielle pour les réfugié-e-s de la Nakba mais aussi pour le peuple palestinien dans son ensemble !
Pour bien comprendre ce que ça concerne, il faut revenir rapidement sur un événement de l’histoire de la Palestine. La Nakba ! La catastrophe si l’on traduit... Ce mot a tout son sens parce qu’il définit ce qui s’est passé en 1948, à la fin du mandat britannique sur la Palestine. L’armée sioniste de l’époque, la Haganah, (...)
-
I want to tell you about a man. To his question "Why me?" I said "Because you deserve to be known, I wish that my family and friends will meet you a bit through my text." This man is Mohammed, roommate and friend. But he is called by its name, like many others Mohammed.
It’s 8pm, I see him leaving his room after a quick nap. I can’t understand his rythm ! Sleep is when he can, where he can. Sometimes three hours in bed, sometimes 20 minutes on the couch, disturbed by the incessant passage (...)
-
J’ai envie de vous parler d’un homme. A sa question "pourquoi moi ?", j’ai répondu "parce que tu gagnes à être connu, j’ai envie que mes proches te rencontrent un peu à travers mon texte." Cet homme, c’est Mohammed, coloc et ami. Mais on l’appelle par son nom de famille, comme beaucoup d’autres Mohammed.
Il est 8h du soir, je le vois sortir de sa chambre, après une sieste rapide. Son rythme de vie me dépasse ! Dormir, c’est quand il peut, où il peut. Parfois 3 heures dans son lit, parfois 20 minutes (...)
-
Chaque jour je me lève avec un sentiment paradoxal : celui de vivre une agréable routine, une certaine habitude, mêlé à celui d’une impatience à faire, rencontrer, apprendre…avant que la fin n’arrive.
Un copain nous a dit l’autre jour : « If you stay 40 days in Palestine, you’re like a palestinian ». Je ne suis pas palestinienne, c’est sûr, il y a trop de choses ici qui percutent ma réalité.
Mais si je ne revêts pas la peau d’une palestinienne, la Palestine, elle, m’a dans sa peau. Je sens mes souvenirs (...)
-
Toute expérience de voyage transporte dans un autre monde, une autre réalité que celle d’où l’on vient et qu’on a quitté, nous confronte à de nouvelles références. Mais j’ai de plus en plus l’impression que toi, Palestine, tu es particulièrement douée pour nous plonger dans une autre dimension. Nous plonger dans un rapport aux autres authentique, une situation dure à accepter, une temporalité bouleversée, une histoire saisissante. Autant de traits de personnalité qui font de toi plus qu’un territoire, comme (...)
-
Y’a des questions qui reviennent sans cesse, qu’on tente de solutionner, parce qu’on veut comprendre ce que l’on ne maîtrise pas ! Alors on finit par en discuter ensemble, par échanger nos vécus, d’hommes ou de femmes, d’ici ou d’ailleurs.
Depuis des semaines, je cherche une clé. Celle qui m’ouvrirait la porte à plus de clarté, de justesse et de sérénité. Oui mais voilà, cette clé est précieuse, je dirais même fondamentale, dessus il est écrit : « Comment faire coïncider mes idées et mon statut de femme ici (...)
-
Ca y est, mon visa est renouvelé pour 3 mois supplémentaires. Ce n’était pas une mince affaire mais l’opération est réussie. Passé le stress de se dire que peut-être j’ai vécu mes derniers moments à Dheisheh.
Pour ça, il a fallu que je sorte du territoire palestinien, que j’aille en Jordanie, en mode touriste. Une visite pleine de contradictions. Entre l’envie de ne pas y être parce que ce séjour symbolise l’obligation de partir de chez soi à cause du simple fait qu’en aucun cas, Israël délivrerait un (...)
-
Le chant des klaxons se mêle au vent dans les branches des oliviers.
Le jour où j’ai foulé ton sol, je suis née.
Entre mer et rivière, je t’ai effleuré,
Du bout des doigts j’ai cherché en vain tes secrets.
C’est alors que tu m’as prise dans tes bras et qu’au son de l’oud tu m’as appris à m’envoler.
Mais, dans une brutalité infiniment douce, de chaque parcelle de mon corps tu t’es emparée.
Alors ce soir, si loin et pourtant si présente, c’est à toi que je me confie.
Car ce soir, pour toi, j’ai (...)
-
Article à lire, de préférence, en écoutant ce morceau :
https://www.youtube.com/watch?v=8bp565ehsGQ
A mesure que les larmes coulent sur mon pantalon, le teintant de petites taches sombres, l’idée grandissait dans ma tête, que j’avais surestimé ma capacité à comprendre et anticiper mon retour.
Palestine. Que m’as-tu fais ?
Mes sombres pensées me font écrire à reculons, sachant que rien de bon ne ressortira de cette introspection. Mais il m’apparaît que je n’ai pas le choix, tant la boule dans mon (...)
-
Dans ma petite bulle naplousienne, elle arrive malgré moi, cette sensation. Celle de flotter dans un discours à peu près uniforme, et de toiser, à travers une pellicule déformante, ce que sont les territoires et le peuple israéliens. Et pourtant j’y suis bien, dans cette atmosphère confinée et homogène. Elle est enveloppante cette bulle, nul besoin de remise en question, les couleurs sont saisissantes de vérité. C’est cela, et rien d’autre.
Pourtant il va falloir la percer. Pour qu’elle n’existe (...)
-
En partant en SVE en Palestine pour 9 mois les contraintes étaient claires, au bout de 3 mois nous devrons sortir du territoire pour tenter d’obtenir un nouveau visa de 3 mois. Arrivée dans le 3ème mois, cette contrainte qui me paraissait abstraite devient belle et bien réelle avec son lot d’angoisses et de questions. Comment vais-je réussir à mentir à des soldats israéliens sur ce que j’ai fais pendant 3 mois ? Qui plus est, ces mêmes soldats représentant désormais à mes yeux des acteurs de (...)
-
La Palestine. J’avais entendu parler de cet endroit, sans trop savoir ce qui s’y passait, sans trop savoir où c’était, sans trop savoir ce que c’était. Avant que je parte, un collègue de travail de mon père lui a dit « mais pourquoi tu dis qu’elle part en Palestine ta fille, ça n’existe pas ! ». Comment ça la Palestine n’existe pas ? Aux CEMEA ils m’ont bien parlé d’un SVE en Palestine et pas ailleurs. J’irai donc faire un volontariat dans un pays qui n’existe pas ?
Maintenant je peux le dire : la Palestine (...)
-
Me faire traiter de « pute » dans la rue ne m’était jamais arrivé auparavant et en arabe encore moins. Je rentrais de Human Supporters, l’association où je suis volontaire. J’étais seule comme tous les jours, en tee-shirt mais ce n’était pas la première fois. Un groupe d’hommes, 5 ou 6, je n’ai pas vraiment fait attention, a commencé à me parler en anglais « Hi, Hello, How are you ? », ça j’y suis habituée même si ça m’énerve. Comme à mon habitude je ne prête pas attention à ces interpellations et continue (...)
-
Je réfléchis depuis un moment pour chercher à comprendre ce qui nous lie, tous les quatre, et avec tous les autres volontaires qui s’en viennent ici, s’isoler dans une bulle épaisse et noire, qui partent vivre un autre quotidien que la facilité de l’occident. Renonces aux bières en terrasses avec tes potes d’enfance, renonces à tenir la main de ta copine dans la rue et à l’embrasser dans le cou, renonces à la possibilité d’être heureux tout le temps.
La vie que nous constatons ici, qui n’est pas (...)
-
C’est la triste histoire de ce qui se passe à côté de chez nous ! Appelez ça comme vous voulez : une offensive militaire, une agression, un massacre, un crime... Mais pas une guerre ! Ca non ! Ce ne sont pas deux armées qui s’opposent, c’est un peuple sous les bombes d’une armée. Démesurée. Celle d’un état se voulant être une démocratie, la seule du coin il parait. Pfff mon oeil ! Si on veut parler de démocratie, allons faire un tour dans les camps de réfugiés. Ici ça en a déjà plus l’air. Pas de police, du (...)
-
L’allégorie en question explique brièvement que si on plonge une grenouille dans de l’eau chaude, elle sautera instantanément en dehors de la casserole bouillante, réagissant au danger. A contrario, si on la plonge dans la casserole remplie d’une eau froide, elle va rester dedans, même lorsque l’on va faire chauffer cette eau. A mesure que les degrés augmenteront, que l’eau se réchauffera, la grenouille ne pipera mot, et restera là, à s’ébouillanter, n’ayant pas conscience que la température de l’eau (...)
-
Quand Ban Ki-Moon s’interroge sur l’échec actuel du processus de paix entre Israël et la Palestine, moi je me questionne sur ce concept.
Suis-je foncièrement pacifiste ? Biensûr, comment pourrait-il en être autrement ! Le conflit, les différends, ça se règle par la discussion. La violence entraîne la violence, donc elle ne mène à rien.
Vraiment ?
La Paix : grand mot, gros mot, qui désigne quoi au juste ? A première vue et hors de tout contexte, la paix est belle, elle est pure et juste. Vivre en (...)
-
Voici un extrait d’une conversation que j’ai eu avec une jeune palestinienne à qui je donne des cours de français et qui me donne des cours d’anglais. Comment ça se fait que tu ne parles pas bien anglais ? Tu sais en France on parle très mal anglais et les langues étrangères en général. Je ne comprends pas pourquoi. La France est un pays développé pourtant ? (je rigole) Un pays développé économiquement oui mais pour le reste... Comment ça ? La France est peut être un "pays riche", mais en ce qui concerne (...)
-
Laylac, c’est le nom d’une couleur... Ni rose, ni violet, c’est Laylac ! C’est aussi le nom de l’association dans laquelle je suis depuis le début de mon volontariat. Dans un camp de réfugiés qui plus est, rien de mieux pour comprendre ce qu’est le quotidien ici, le fait de ne pas avoir de travail, le fait de se construire dès le plus jeune âge avec un ennemi : l’armée israélienne qui vient régulièrement pointer son nez et ses soldats pour quelques arrestations ou juste pour montrer que même en territoire (...)
-
La moitié est proche.
Plus que quelques jours et j’entamerai officiellement la deuxième moitié de mon voyage ici. Drôle de sensation que de constater indéfiniment que le temps coule, file entre nos doigts. Malgré les expériences et les nombreuses phrases qui font l’éloge de la surprise d’une nouvelle année écoulée si vite, sans qu’on l’ait vue passer, nous sommes sans cesse surpris.
Les grains du sablier de la vie s’accumulent gentiment sans qu’on ait toujours le temps de les rendre tous significatifs. (...)
-
Projet réalisé en Juin 2014 avec Keffiyeh Center (camp d’Askar, Naplouse).
Au mois de juin dernier, les volontaires de Keffiyeh Center ont organisé le premier Summer Camp pour les femmes. Au programme, une semaine d’activités quotidiennes : tous les matins, de 10h à 12h, une vingtaine de femmes sont venues s’initier, se perfectionner, s’amuser et échanger. Les intervenants et animateurs ont contribué aux activités de manière volontaire.
Le Summer Camp s’est déroulé de la façon suivante :
Dimanche (...)
-
Le 12 juin, 3 colons israéliens ont disparu près d’Hébron en Cisjordanie. S’en est suivi une campagne médiatique et militaire de grande envergure de la part d’Israël dont l’objectif officiel était de retrouver les 3 jeunes en question. J’essaye ici d’en faire un large état des lieux, résultat de mon vécu, de mes lectures... et d’en faire une analyse personnelle.
Sur les faits
Depuis le jour de la disparition des trois colons, le gouvernement israélien a lancé sa campagne #BringBackOurBoys allant (...)
-
Dans un contexte tendu, un palestinien raconte une nuit "normale"
Hisham a 19 ans. Quand je lui ai demandé son âge, il a réfléchi et a compté sur ses doigts pour se rappeler. L’année dernière il a raté son examen de fin de lycée, l’équivalent de notre baccalauréat et le repasse cette année. Il espère pouvoir étudier les mathématiques à l’Université et devenir prof de maths.
Je l’aime bien Hisham, il ne parle pas beaucoup, est très discret. Il ne comprend pas l’anglais, et je ne comprends pas l’arabe, si ce (...)
-
Les barbecues et les litres d’eau sont chargés dans la soute. Les copains du centre sont presque tous là, on attend les quelques retardataires. L’ambiance est chargée d’excitation : qu’importe la chaleur écrasante, cette journée va apporter sa bouffée d’air. Direction le site fabuleux Wadi al-Qalt, près de Jéricho.
Ça sature dans les enceintes du bus, et l’énergie déborde aussi des sourires impatients. Wadi al-Qalt. Effectivement fabuleux. Ses montagnes désertiques à perte de vue, le long desquelles nous (...)
-
"Tu jeûnes ou pas ?
Moi ? ... Euhhh, bah... Euhhhh... Tu sais, moi je ne suis pas trop croyant !
Tu sais moi non plus je ne suis pas trop croyant.
Ah ouais ? C’est vrai ?
Oui c’est vrai, j’ai lu pas mal de trucs et regardé des vidéos sur Darwin et la théorie de l’évolution.
C’est intéressant ça, et du coup, tu ne crois pas en Dieu ?
Pour tout te dire, j’ai du mal à expliquer scientifiquement le monde avec les théories religieuses. Mais je pense quand même que le Coran est un bon livre qui dit (...)
-
Définition de "mur" dans un dictionnaire :
"Ouvrage en maçonnerie [...] qui, dans un plan généralement vertical, sert à enclore un espace [...].
Tout ce qui fait office de cloison, de barrière, de séparation.
[...]
Ce qui isole, sépare, sert de limite.
[...]"
Celui dont je parle, on l’appelle au choix le "mur de l’apartheid", "Jeddar" ou le "mur de séparation". Immensément imposant, en venant ici, on ne peut pas le rater. Ni le gommer des esprits. C’est impossible, ça implique trop de choses à (...)
-
Le camp de réfugié de Dheisheh est un camp de moins d’un kilomètre carré dans lequel vivent 13000 réfugiés palestiniens de la Nakba de 1948. Il a été le théâtre d’une violente intervention militaire de la part de Tsahal, l’armée israélienne dans la nuit du 19 au 20 juin.
A minuit et demi, nous quittons la maison d’un copain pour nous rendre chez nous, la soirée était terminée. Sur la route, la tension est palpable. On croise plusieurs copains et à chaque fois le discours est le même : "rentrez, vite " ! (...)
-
Palestine.
Ce nom propre évoque quelque chose à tout le monde, chacun y allant de ses propres constructions pour se forger un avis sur un simple mot, lancé en l’air. Une définition ? Non Madame, ça me parait impossible. Palestine, et c’est tout. Rien de plus pour étoffer ce mot trop lourd d’images, d’idées reçues, de préjugés, de croyances, de certitudes.
Chaque adjectif, chaque complément au mot Palestine va venir éclairer sur le parti pris de la personne qui l’emploi. Peu importe, j’assume le mien (...)
-
Cela fait une semaine aujourd’hui que nos yeux sont bombardés d’articles de presse et de vidéos de l’oppression israélienne. Que nos esprits hésitent, supposent, ne savent pas. Que nos cœurs se serrent le matin, à l’annonce des évènements de la nuit passée. Et cette nuit, battant aux rythme des bombes assourdissantes.
Une semaine que trois colons de la ville d’Hébron ont disparu. "Kidnappés". Des "enfants". Par des "terroristes". Le poids des mots utilisés par le gouvernement israélien entraîne, encore (...)
-
En tant que volontaires à Keffiyeh Center nous avons la possibilité de découvrir la Palestine avec les volontaires de l’association. Première destination pour nous : Jéricho et la Mer Morte.
Vendredi 13 juin nous avons rendez-vous à Keffiyeh. Nous prenons la route dans un mini-bus en mode colonie de vacances (sans mauvais jeu de mots). A bord, un joyeux mélange culturel franco-italo-palestinien ! L’ambiance est décontractée, nous profitons du magnifique paysage qui s’offre à nous. Les montagnes (...)
-
Pour fêter la fin du camp d’été pour les femmes organisé par Keffiyeh Center à Askar, une sortie a été organisée dans la vallée d’Al Badan. Une trentaine de femmes du camp ont participé à cette sortie, sans homme mais avec enfants.
Dernier jour premier camp d’été pour les femmes d’Askar. Cette fois l’activité a lieu toute la journée.
La veille, une grande question est restée sans réponse claire : à la piscine, peut-on se baigner en bikini ou faut-il prévoir un pantalon et t-shirt de rechange pour se baigner (...)
-
S’installer dans un nouvel endroit, créer des liens ce n’est pas facile. Alors après trois mois, quitter cet endroit accueillant et les personnes rencontrées, c’est encore plus difficile.
Quelques pensées en impressions en vrac et sur le vif.
A une semaine du départ, j’ai : Envie de passer le plus de temps possible avec les copain-e-s Plein de nouveaux/nouvelles copain-e-s ici Besoin de finir ce que j’ai commencé, mais ça semble difficile Peur du passage à l’aéroport Envie de manger autre chose que (...)
-
Tu mets quoi aujourd’hui ? Je sais pas, j’ai plus de chemise propre… Ça va si je mets mon foulard autour de mes épaules ? Oui, ça le fait ! C’est pas cet été qu’on va bronzer ! Enfin…je pensais que ça me pèserait plus que ça, de ne pas m’habiller comme je veux. Moi j’ai l’impression d’avoir déjà intégré les codes vestimentaires. C’est comme, l’autre soir, je suis sortie de ma douche en débardeur, et quand j’ai vu les copains palestiniens arriver, j’ai filé mettre un gilet. Je me suis surprise à réagir aussi (...)
-
Comment raconter 10 jours d’immersion en Palestine. Comment partager les questions, les interrogations traversées dans nos esprits, dans notre quotidien, dans nos rencontres, bref de cette découverte.
Si un film est cours de réalisation sur notre accompagnement de SVE alors voilà en avant première et en presque-vrac les questions que nous avons voulu rassembler. Il s’est agit de les écrire et de se filmer les récitant afin de donner une trame au film. L’atelier d’écriture s’est déroulé à la fin (...)
-
Un autre jeu d’écriture : l’acrostiche. Réalisé au 4ème jour de l’arrivée du groupe de volontaire en Palestine.
Vivons nos rêves, ne rêvons pas notre vie
On prend notre décision et nous voilà dans l’avion, les
Yeux pleins d’étoiles, pressés d’
Arriver enfin à destination pour cette
Grande aventure que nous attendions
En Palestine voyons !
Voler au dessus des
Orangers
Ya salaaaam
Atterrir sur un nuage de fumée de narguilé
Guetter l’occasion de laisser vagabonder son âme
Écrire ses premières (...)
-
Texte écrit au 3ème jour de l’arrivé du groupe, écrit à plusieurs mains sur la base du jeu d’écriture inventé par les surréalistes : le cadavres exquis.
« Ça pourrait toujours commencer comme ça, on sort de l’hôtel car il est l’heure, l’heure d’y aller, d’entrer dans la matrice de Jérusalem.
Et des montagnes d’épices sous les jouets en plastiques. Voir autant de déchets dans les rues est surprenant pour nous qui sommes habitués à faire le tri.
Les conditions de vie ne sont pas les mêmes et il faut s’adapter. (...)
-
La Palestine, on en parle beaucoup mais on a rarement la chance de la vivre. Pour le moment, je la visite... Tout au moins, je visite la Cisjordanie. Du Nord au Sud. On y rencontre des gens tous plus intéressants les uns que les autres.
Il y a ce militant qui nous accueille chez lui, sa famille dans la pièce d’à côté, pour nous expliquer l’histoire politique de la Palestine, ses combats, ses positions internationalistes et ses désaccord avec l’Autorité Palestinienne et l’année 1992, celle des (...)
-
Vendredi 30 mai, Sama Nablus, "le ciel de Naplouse". La nuit est douce, l’odeur de la chicha aussi. La conversation moins. Je suis attablée avec deux copains. Je les vois souvent depuis deux mois mais c’est la première fois qu’ils abordent le sujet de la paix et de l’Intifada. C’est aussi la première fois que je vois A. parler aussi sérieusement. Il me raconte quelques morceaux de vécu.
Vers 2004, je ne me souviens plus exactement de la date, un de nos amis a pris trois balles dans le corps et une (...)
-
Mon œil (trop) neuf sur cette situation me permet à peine d’intégrer ce que je viens de voir. J’ai peur de la fadeur de mes phrases à côté de la puissance de ces images. Je tente de les transcrire avec ces mots :
École désaffectée
Poussière, pierres, rien
Montagnes et oliviers dans le lointain
Ampleur d’un mur dressé dans ce paysage
Laideur d’un mur qui divise
Froideur d’une colonie posée là, imposée, imposante
Démonstration de l’omniprésence de l’occupant
Destructions, empêchements de finir de (...)
-
Etre ici en volontariat c’est chouette, il n’y a pas de doute, mais il y a ce moment où le coup de blues vous attaque par surprise.
C’est alors le bon moment pour appeler les copains et se changer les idées. Et pour ça, les copains sont au top : samedi soir, fin du weekend, virée en centre-ville. On se retrouve à bavarder sur la terrasse d’un marchand de glace. La nuit arrive, certains rentrent mais les meilleurs restent et organisent une petite virée clandestine. Quelques minutes plus tard et (...)
-
Silwan est un quartier palestinien de Jérusalem Est situé au pieds de la vieille ville et du Mont des Oliviers. Le gouvernement israélien a des plans pour ce quartier : à l’horizon 2020, l’objectif est que 95% des habitants du quartier soient des colons. Aujourd’hui, il y a 55 000 palestiniens, toutes religions confondues, qui vivent dans une situation d’extrême violence dans ce quartier, ainsi que 350 colons.
Les persécutions étant quotidiennes, grandir à Silwan présente donc certaines (...)
-
Visite du centre de Silwan, quartier palestinien de Jérusalem Est. La blague qui nous a été racontée illustre le fait que quoique fassent les Palestiniens, ce n’est jamais bon.
Un vieil homme, un enfant et un âne marchent le long d’une route.
Le vieil homme met l’enfant sur le dos de l’âne.
Sur la route, tout le monde les interroge : "Comment se fait-il que cet enfant laisse le vieil homme marcher et se permette de monter cet âne ?"
L’enfant cède donc sa place sur le dos de la bête au vieil (...)
-
On prend les mêmes et on recommence, cette fois direction le nord de la Cisjordanie. Trois étapes : Jénine, Tulkarem et Qalqilya.
Première étape : Jénine. Nous voulions visiter le camp de réfugiés mais la nuit dernière des tensions ont eu lieu entre les habitants du camp, l’autorité palestinienne et l’armée israélienne. En effet, depuis un mois environs, alors que trois jeunes ont été tués par l’armée israélienne, la situation est tendue dans ce camps. L’autorité palestinienne essaye d’apaiser la colère. (...)
-
Une voiture, deux mecs d’Askar, deux nanas d’Europe et c’est parti pour un weekend sur la route.
Vendredi, après un réveil matinal très compliqué pour certains, nous partons explorer la sud de la Cisjordanie occupée. De Naplouse, nous prenons tout d’abord la direction d’Hébron. Ne pouvant pas passer par Jérusalem, nous contournons la capitale ce qui prend un peu de temps. Mais ce n’est pas si désagréable car le paysage palestinien au printemps est superbe. En effet, nous serpentons dans des petites (...)
-
Ce matin, sur le chemin de l’association, je me suis rendue compte combien les bruits sont caractéristiques de la vie d’ici.
Tout d’abord, il y a l’appel à la prière cinq fois par jour. C’est vrai que parfois cet appel passe un peu inaperçu mais dans la montagne, ce n’est plus du tout pareil. En effet, lorsqu’on est entouré de collines avec plusieurs villages, alors cet appel, bien que mélodieux, se transforme un peu en cacophonie.
Ensuite il y a le bruit des klaxons. D’après Youssef, chauffeur de (...)
-
Le nouveau camp de réfugiés d’Askar - Askar Al Jaded - se situe à la sortie sud de Naplouse. Cette semaine, j’y suis allée pour voir les copain-e-s de l’association Keffiyeh. A cette occasion, j’ai été invitée à passer la soirée et la nuit dans une famille.
Ce soir là était un moment exceptionnel pour la famille. En effet, le lendemain matin, une partie de la famille (4/5 personnes) ira rendre visite à l’un des fils en prison en Israël depuis 12 ans. Ce soir là, il y a donc de nombreux membres de la (...)
-
"Ahlan wa sahlan", "You are welcome" est la phrase que j’entends le plus ces derniers jours.
En effet, depuis quelques jours, je suis de retour en Palestine occupée, plus précisément à Naplouse.
Petite anecdote du premier jour, vendredi, jour de weekend :
Dans l’après-midi, alors qu’il faisait très beau, un-e copain-e est venu me chercher pour partir en promenade. Nous sommes parti-e-s en direction de "la montagne". En effet, Naplouse est entouré de montagne, celle sur laquelle nous étions (...)