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Décalage culturel.

Publié le dimanche 26 mai 2013

Aujourd’hui, ça fait quinze jours que je suis revenue sur le territoire européen. Quinze jours que ma vie est fade. Que le soleil, même absent, n’étincelle plus dans les yeux des gens. Ca fait quinze jours. Quinze jours que j’ai retrouvé ma vie d’avant. Sans vie, justement. Sans rien.
Ce qui m’a rendue heureuse, c’était de pouvoir retrouver mes amis. C’est tout. Parce que sans eux, il ne se passe rien. C’est un peu comme si je vivais sur une ligne de portée, dans une partition. Et qu’il n’y avait que des soupirs.
Ca fait quinze jours que je ne mets plus de réveil. Quinze jours que mes amis palestiniens me manquent. Quinze jours que je rêve de manger un magloubeh. Je n’ose pas essayer d’en faire un parce que j’ai peur qu’il ne soit jamais aussi bon, qu’il n’ait pas cette même saveur authentique que ceux que j’ai pu déguster là-bas.
Ca fait quinze jours que je n’entends plus le muazzin cinq fois quotidiennement. Celui qui m’énervait tellement. Ca fait quinze jours que je suis en France. Pourtant j’ai l’impression de ne l’avoir jamais quittée. La vie reprend son cours. Et après deux mois, je ne vois toujours pas comment je peux changer les choses. Et si je les ai changées. Je ne sais toujours pas quoi faire ici. Je veux repartir. Pour finir ce que j’ai commencé. Pour me forger une vision politique encore plus forte que celle que j’ai acquise. Pour enlever tous mes préjugés. Je déteste les préjugés. Je déteste l’occupation, la politique, et le Monde. Et les préjugés. En Palestine, nos préjugés ils ont disparus. Tous. Entièrement. Ici, à Nantes, j’ai cette forte impression qu’il n’y a que ça. Partout. Tout le temps. Que la vie d’occidental(e) n’est basée que sur du mensonge, de la méfiance et du mépris.
Je me sens plus chez moi dans un pays à la situation plus qu’alarmante que dans mon pays natal. Je me sens mieux proche des gens. L’individualisme. C’est ça qui fait de nous des inconscients.

Je m’égare. Beaucoup.

Aurore.

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