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Bienvenue aux collombes

Publié le jeudi 9 juin 2016

Depuis 1 mois maintenant je travail 5 jours par semaine dans un centre d’accueil d’enfant autiste à Madhia. Il n’est pas tant question de la Tunisie dans cette article mais je vous présente ce qu’est maintenant mon quotidien et je vous parle un peu l’autisme aussi. Je vous parlerez plus tard de mon expérience en tant qu’européen dans un pays étrangers que j’apprends à connaitre de jour en jour dans de prochains articles, sur ce bonne lecture.

Ici c’est bruyant et le matériel est seconde de main quand il n’est pas bricolé. Mais ici, on remplie une mission qui ne serais jamais remplie si ce centre n’existait pas : Ici on éduque des enfants autistes.

Oui on éduque, on ne soigne pas comme le rappel une toile accrochée dans le hall , de cette grande maison sur deux étages qu’est le centre des Colombes 3 de l’ATPSM, où il y est inscrit :

« Je suis autiste, je suis différent, je ne suis pas malade ».

Certes il y a des professionnels de santé dans ce centre, un ergothérapeute, une orthophoniste. Mais il y a surtout des éducatrices, 11 en tout. Il y a aussi une prof de sport, du personnel technique qui s’occupe du ménage et des temps de repas entre autres. Une directrice et du personnel administratif qui s’occupe aussi du Centre Médico-Psychologique qui est une permanence associative pour des patients atteints de maladies mentales au sous-sol du centre. Et il y’a moi l’animateur volontaire en service civique. Et tout ce petit monde est là pour éduquer la quarantaine d’enfants autistes qui fréquentent ce centre toute l’année scolaire.

Mais qu’est-ce que l’autisme ? Toute définition sera forcément floue tant le spectre autistique est large. Ce qui fait que arriver a une conclusion unanime est impossible.

En tout cas, contrairement a un cliché, ce n’est pas une différence qui cache un génie en perspective. Comme j’ai pue l’entendre aussi bien en France qu’en Tunisie.

Avant toutes choses c’est un trouble de la communication qui entrainent des désordres cognitifs et moteurs altérant l’associations d’idées, l’imitation, le langage, ou encore la sociabilité.

Et chaque autiste le manifeste différemment, ce qui restreint globalement la vie en société. Bref, c’est un handicap !

Ça c’est de la théorie, pioché dans différents bouquins que j’ai potassés avant mon départ pour la Tunisie.

En pratique ça donne que certains répètent systématiquement les mêmes gestes comme applaudir, secouer les mains, se balancer d’avant en arrière comme un culbuto contre le dossiers de leurs chaises. Certains répètent sans cesse différents sons quand ce n’est pas qu’un seul qu’ils conjuguent sur différentes octaves. C’est ce qu’on appelle la stéréotypie, la chose la plus visibles de l’autisme.

Sinon ça se caractérise par le fait que tenir un objet, fixer du regard, se concentrer sur une tâche, analyser une situation complexe ou encore faire le lien de causes à effet. Que ce soit lancer une balle, tenir un crayon, sauter a la corde, lire, écrire, différencier le rouge du bleu, montrer du doigt ce que l’on souhaite. Toutes ces choses qui nous semble simple, voir inée, réclament en faite une coordination cognitive et corporel qui présente des difficultés pour une personne autiste.

Du coup comment on fait ? Comment on s’organise ?

Déjà les enfants sont répartis en petit groupe qui sont attribué à une éducatrices. Les groupes sont fait en fonction de leurs degrés d’autisme et de leurs âges mentales et physiques. Et sont répartit dans les différentes salles du centre qui sont partager en générale par deux éducatrices. Une salle au rez de chaussé est attribuer à l’orthophoniste pour ses séances, une autre est réserver à l’ergothérapeute au sous-sol. On y rentre en passant par le bureau du CMP accessible sois par la cour sois par un escalier donnant sur le hall .

L’éducatrices sportives et moi nous nous partageons le hall et la cour du centre pour nos activités. Dans le hall on peut aussi trouver le Bureau de Nadia Zarrouk, la directrices du centre, pour recevoir les différents rendez-vous ou visite de la journée ainsi que la porte d’accès a la cuisine.

Les enfants du centre sont acceptés après avoir été diagnostiqués par la pédopsychiatre de l’Hôpital de Mahdia, les parents préparent un dossier, où sont dressés avec les médecins de l’associations les objectifs éducatifs. C’est la-dessus que les éducatrices centreront leur travail avec l’enfant. Cependant le centre n’est pas en mesure d’accueillir tout les enfants diagnostiqués, comme je vous l’ai dit, ici on se marche un peu dessus, et on installe des espaces de travail là où on a de la place. Actuellement une trentaine d’enfants sont sur liste d’attente, et chaque année peu d’enfants sortent du centre. En effet, il n’existe pas d’autre structure qui peuvent prendre le relais. A long terme l’ATPSM projette d’ouvrir un centre pour les adolescents.

La vie du centre s’étale sur une plage horaire de 7h à 14h. A son ouverture les personnels technique commence le nettoyage du bâtiment qui se termine vers 9h. D’abord les salles des éducatrices puis le hall et enfin le sous-sol. Pendant ce temps là les enfants arrivent dans le centre accompagnés par leurs parents. Ils posent leurs sacs dans la cuisine avec dedans leurs collations de 10h, le louamje, et leur déjeuner préparer par les parents. Puis ils attendent dans le hall.

A 8h20 le car de l’association ATAS arrive , une association d’aide au sourds et malentendant, une convention entre les deux associations assure le ramassage des enfants qui habitent dans les campagnes de Mahdia.

Sauf que a l’heure où vous lirez ces lignes la convention sera terminé étant donné que l’ATAS termine son action pour l’année scolaires en cours. Du coup seulement les enfants de Mahdia même fréquente le centre jusqu’a la prochaine rentrée scolaire, l’ATPSM n’ayant pas les moyens technique d’assurer ce ramassage.

A 8h30, quand le nettoyage des salles de travail est terminé, les enfants montent en groupe dans leurs salles.

Comme à l’école, chaque enfant à son bureau, derrière eux se trouvent leurs portraits avec des photos des différents objectifs atteints que ce soit d’aller au toilettes ou de s’habiller seul, tenir un crayon ou différencier les couleurs par exemple.

Pour cela les éducatrices proposent des ateliers différents aux enfants pour les travailler là où les progrès sont a faire selon les objectifs établis avec l’équipe médicale :

Pour cela elles ont un panel de matériel souvent réaliser avec de la récupération ou d’occasion : Puzzle, jeux d’éveil, mémory, imagiers, outil réaliser « do it yourself » pour travailler sur les couleurs, la motricité. Chacun des enfants est attablé a son ateliers en autonomie, pendant que l’éducatrice s’occupe d’un enfants pour un ateliers en particuliers. Le maître mots ici est répétition ; jusqu’à ce que l’enfant est assimilé le geste et fait le lien de cause a effet.

Pour le déjeuner, les groupes vont chacun leurs tours dans la cuisine entre 11H00 et 13h où les personnel technique réchauffe au micro-onde la gamelle de l’enfant , les éducatrices et le personnel technique veillent a ce qu’ils mangent et pas seulement ce qu’il aiment. Parce que j’ai oublier de vous le souligner les autistes sont quelque peu obsessionnels sur certaines choses. Ça vaut pour les objets, les actions comme la nourriture. Les repas sont aussi l’occasion de travailler l’autonomie, les compétences sociales et la motricité. C’est a dire tenir la cuillère ou la fourchette qui s’avère être un défi pour certains. C’est aussi le temps de la pause déjeuner des éducatrices et de l’équipe technique, l’ambiance y est détendue. Une fois son repas terminer l’enfant jettent les restes dans le sac plastique qui fait office de poubelles pose son assiette dans l’évier puis retourne a sa place en attendant que tout le groupe ait finit de manger puis ils retournent ensemble travailler dans leurs salles, jusqu’a ce que les parents viennent les chercher ou que le car de l’ATAS ramène les enfants.

À partir de 13h30 le centre deviens de plus en plus calme jusqu’a ce que les derniers enfants quittent le centre, ce qui annoncent la fermeture.

Pendant ces intervalles, les enfants ont plusieurs activité et rendez-vous de programmer. D’abords les enfants ont des rendez-vous individuels avec l’orthophoniste et l’ergothérapeute pour travailler sur leurs langage, leurs comportement, la communication afin de situer leurs progrès. Les groupes ont des séances avec l’éducatrice sportives pour un parcours de motricité, là encore on répètent sans cesse, le but est qu’ils le reproduisent sans difficulté. On marche à 4 pattes dans un tunnel on marche sur des médecine-ball scindé en deux avant de monter sur un promontoire en palettes avant de sauter sur un deuxième puis on monte les marches du toboggan avant de s’y lancer. Et c’est repartit pour un tour ! Ça peut paraître simpliste pour des gamins de 8 ans mais je vous assure que pour plus d’un c’est un parcours du combattant digne d’Indiana Jones, y’a quelque jour de cela on à ajouté la galipette au parcour.

Le mercredi de 10h a midi certains enfants vont à la zoothérapie dans le centre équestre d’un hôtel de la zone touristique à 10 minutes a pied des Colombes, mais on s’y déplace en car. On y travaille l’attention, l’empathie, la concentration, en adaptant à la relations entre l’Homme et l’animal aux applications psychothérapeutique. On y trouve des chevaux, des chiens, des chats et même un singe.

Moi de mon coté je propose aux éducatrices des temps d’animations pour leurs groupes à la mesure de leurs capacité : parachute, activités manuelles de bases,(mais vraiment et encore je me rend compte que certaine ne sont pas adapté ) et jeux de balles occupent mon planning pour le moment. Mais en parlant des objectifs en début de séances avec les éducatrices et en dressant un bilan à la fin, on finira par le faire évoluer .

Les temps de concertations de l’équipe sont plus de l’ordre de l’informel après que les enfants aient quittés le centre ou pendant les temps de pause de la journée. Des fois il y a des temps de réunion mais que quand il sont demandé. Au début ça m’as perturbé de ne pas avoir des temps ponctuels où on se retrouve avec un ordre du jour. Mais après, chez nous on a tendance a faire des réunions pour planifier les prochaines réunions. Et puis de toute façons ici ça tourne !

Et c’est ici que je bosse depuis 1 mois, certes c’est souvent bruyant et le matériel est ce qu’il est et les enfants sont pas toujours faciles. Mais ici, chaque personne dans cette associations s’investit pleinement dans l’éducation de ses enfants pour lesquels il n’existe pas d’autres espaces adaptés. Au delà d’être éducateurs, animateurs, professionnel de santé, personnel technique ou administratif. Chaque personne qui travail dans ce centre sont avant tout des militants associatifs qui agissent pour la promotion et l’éducation d’un handicap qui est facteur de détresse pour des parents sans autre ressources que ce genre d’espace et pour lequel l’école est inadapté , qu’on soit en Tunisie ou en France au final, l’autisme est à la même enseigne. Voilà maintenant vous voyez un peu plus ce qu’est le centre des colombes. Soyez les bienvenues.

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