Accueil > Palestine > Palestine ici et ailleurs > Délégations > Délégation de découverte de la Palestine (Déc. 2013 / Janv. 2014) > Paroles de M., travailleur social au camp de New Ashkar, Naplouse
Publié le mercredi 1er janvier 2014
Face à ce qui nous rive, nos réactions se mélangent entre tristesse,larmes dans les yeux, sourire et rire. Que pouvons-nous faire ? C’est du stress face à notre futur. Parce qu’ils ont tout ce qu’ils veulent. Nous, rien. Alors oui, on organise plein de choses, bien qu’on soit des réfugiés. On essaie de tout faire pour que les gens se sentent mieux et pour les enfants, dans notre centre : boxe, karaté, théâtre, dapké (danse palestinienne)... Parce que les enfants en ont besoin, ils n’ont pas de place, nulle part. On essaie de développer leurs talents, de leur permettre de faire ce qu’ils veulent, pour qu’ils puissent devenir ce qu’ils veulent. Parce qu’on se rappelle que quand on était petit, il n’y avait personne pour s’occuper de nous. On aimerait prendre la main de chacun, pour être fort. A beaucoup, tous frères et toutes sœurs, on devient plus fort.
On ne peut pas empêcher d’être triste avec l’occupation, on essaie de ne pas être fatigués des check points, du manque de service, du fait qu’on n’ait pas de travail. Vous, vous pouvez passer toutes les frontières sans problème . Nous, non, parce que nous avons un passeport palestinien. Mais on continue à sourire, à rire parce qu’on continue à résister. On est des êtres humains et on lutte pour continuer.
Nous luttons parce que nous croyons en notre terre. Nous pourrons retourner sur nos terres d’origine.
Nous n’avons pas d’armes, pas de pouvoir mais nous avons nos corps, notre esprit, nous avons notre corps. Nous avons plein d’histoires, plein d’actions à raconter. Nous vivons dans de mauvais rêves, l’occupation.
Nous sommes une grande famille, une même famille.