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Publié le samedi 2 novembre 2013
Mounia nous avait proposé de venir avec elle à une soirée de mariage à laquelle elle était invitée, et qui était réservée aux femmes … invitation qui s’est bientôt doublée d’une autre, car elle avait 2 soirées de mariage le même jour. Nous acceptons avec enthousiasme, autant pour découvrir un aspect de la culture palestinienne …. que pour le plaisir de dire à nos petits camarades que pendant ce temps-là, ils peuvent faire les courses et la vaisselle !!! Josias essaie bien de se taper l’incruste, mais nous sommes intraitables : on y va sans eux, non mais !
Premier mariage : c’est une dame « d’un certain âge » (traduisez 45-50) qui épouse un veuf « de fraiche date » ; ils ne souhaitent donc pas faire une grande fête, et c’est une soirée plutôt intime … ce qui veut dire une cinquantaine de femmes (et de jeunes filles) dans une petite pièce. Il y en a de tous les âges, et dans toutes les tenues : de la tenue quotidienne (robe longue, hidjab sur la tête), à des tenues traditionnelles avec broderies et bijoux, en passant par des mini-jupes ou robes très moulantes pour la jeune génération. Nous découvrons à quoi servent les chaussures qui nous avaient tant fait rire dans les boutiques de Ramallah (super grand talon, paillettes et dorures, semelles de 5 cm au moins, et des couleurs flashy du meilleur effet : c’est bien simple, Bertrand voulait en rapporter une paire à Gisèle, et c’est bien faute de place dans sa valise qu’il ne l’a pas fait !!!) : c’est pour les mariages On nous accueille avec un verre de coca (c’est le champagne local …) et un backlawa (pour ceux qui ne connaissent pas les pâtisseries orientales, le backlawa, c’est un petit gâteau feuilleté au miel et à la pistache … du genre que, rien qu’à le regarder, on prend 5 kg … mais c’est tellement bon qu’on serait prêt à faire 10 ans de régime pour en avoir un autre !!!). Tout ce petit monde danse au son d’une mini-chaine poussée à fond, côté qualité du son, y a mieux, et du côté de nos oreilles, ça secoue sérieux ! Musique orientale mâtinée de disco et de soupe genre variété … et parfois ponctuée des traditionnels youyous, dans orientalisante avec mouvements des mains très élégants, déhanchements et frétillement des épaules … Puis Mounia nous propose de venir danser avec elle, on se lève … et tout le monde s’assoit (pour nous laisser la place, explique Mounia …) et c’est qui qui se sent toute bête ??? Mais comme on n’a peur de rien (et surtout pas du ridicule) on y va ! au bout d’un moment les autres femmes nous rejoignent et finalement, c’est assez marrant de partager ça avec elles, même si on se sent quand même un peu godiches ! Gaëlle me glisse « si on raconte ça, personne ne nous croira ! »
Mounia nous fait signe, on s’en va, parce que c’est pas tout ça, mais nous, on a un deuxième mariage ! Celui-là, c’est une jeune femme d’une trentaine d’année, d’un milieu plus aisé, le mariage a lieu le lendemain et la fête de ce soir n’est qu’une entrée en matière, destinée aux femmes (apparemment, la fête de mariage fait la part belle aux hommes, ce qui explique la soirée d’avant …)
Grande salle, même mélange de costumes de toutes sortes, avec quelques magnifiques robes palestiniennes toutes brodées avec un mélange de couleurs vives et de dorures, des bijoux, des foulards tous plus beaux et brillants les uns que les autres, et quelques jeunettes en mini-robes et talons super-haut . La salle est installée comme pour un spectacle, des rangées de chaises alignées les unes derrière les autres pour regarder les femmes qui dansent, la mariée étant parmi elles dans une robe blanche finalement assez simple par comparaison … Comme précédemment, musique à fond (avec gros système son qui envoie), le niveau sonore est tel qu’on n’entend même pas brailler un bébé qui est juste derrière nous et qui et rouge écarlate tellement il hurle … Comme tout à l’heure, on va danser avec Mounia (mais là, les autres continuent, ouf !) puis on sort, histoire de reposer nos pauvres tympans qui demandent grâce ! Je comprends mieux que Mounia nous ait prévenues que ce n’était pas là qu’on pourrait discuter avec des femmes !!!!
Nous nous étonnons auprès de Mounia qu’il n’y ait pas de repas : elle nous explique que, lors de la fête du mariage, il n’y a que les hommes qui mangent, et à la fête des femmes, on a juste un verre de coca et un gâteau … pas étonnant qu’on voit plus de palestiniens avec des gros bidons que de palestiniennes rondes !!! D’ailleurs, c’est vrai que Mounia mange peu …. A côté d’elle, on a l’impression d’être de vrais goinfres …
En tout cas, super soirée …. Mais on nous aurait dit, avant de partir, qu’on irait danser oriental dans 2 fêtes de mariage … pas sûr qu’on l’aurait cru !