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Publié le samedi 15 octobre 2011
Des journalistes internationaux sont passés hier à la tente centrale de Bethlehem, lieu où sont présents les grévistes de la faim, lieu de rencontre et d’information, mais aussi lieu de création où des jeunes palestiniens s’organisent et se joignent au mouvement.
Journaliste : Comment voyez vous les négociations en cours sur l’échange de prisonniers et de Gilad shalid ?
Les grévistes : En Palestine, nous avons 150 000 Shalid. J’ai été 19 fois en prison dans ma vie, la première fois à 17ans, la seconde à 18… Dans toutes les familles palestiniennes, il y a un membre emprisonné. Nelson Mandela a été en prison pendant 30 ans, ici nous avons 100 palestiniens en prison depuis plus de 35 ans, nous avons 100 Mandela. Shalid n’est rien comparé à cela.
J : Pouvez vous nous parler des visites ?
G : Seul le père, la mère, les sœurs et les frères peuvent visiter un prisonnier, pour les autres c’est interdit, pour des raisons de « sécurité ». Les visites elles mêmes sont restreintes et les visiteurs sont maltraités, fouillés à nu…
J : quelle est votre opinion sur la négociation Hamas Israël, sur le fait que tout le monde se focalise sur cette négociation et non sur le mouvement ?
G : Tout d’abord, que ce soit le Hamas ou un autre parti, ce n’est pas important. C’est normal de s’organiser, c’est un droit et c’est nécessaire. Beaucoup de personnes se figent sur le Hamas, mais l’important c’est qu’il y ai des libérations, ça donne de l’espoir. Mais nous ne sommes pas dupes, après la vie continuera, israël continuera ces transferts, les arrestations et les mauvaises conditions d’emprisonnement continueront.
Je n’ai rien contre le Hamas, mais je me battrai contre eux si ils souhaitent prendre le pouvoir.
Une chose importante, en europe on pense que la prison c’est pour les dealers, les prisonniers de droit commun, ici non. Tout le monde peut aller en prison. Dans le même temps, la prison est un lieu d’éducation, nous nous y organisons plus qu’à l’extérieur, nous mettons en place des cours, des lectures, des ateliers sur la santé, la sécurité, la vie, l’idéologie, l’économie… Parfois, nous sommes tellement occupé que nous n’avons même plus le temps de plaisanter !!
J : Pourquoi est-il important de faire une grève de la faim ?
G : Nous sommes ici aux locaux de la croix rouge, sous protection internationale. Nous continuerons la grève de la faim tant que les prisonniers la continueront. Nous ne bougerons pas d’ici. Il faut être sérieux, nous voulons faire passer notre message.
Un groupe de jeunes (25/30 ans) commence à s’organiser pour participer et soutenir le mouvement, hier ils étaient 8 à la tente, présents de 11h à la nuit. Ils ont discutés de leurs buts et moyens d’action et ont finalement choisit de ne pas faire de grève de la faim mais de se relayer pour être présent tous les jours en dehors de leurs heures de travail et d’organiser des événements : transmission de savoir, temps d’échanges, temps d’écriture pour expliquer leur action…