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Droit passage

Publié le jeudi 12 mai 2011

Dimanche soir à Al Qods(Jérusalem), au sous sol de l’hôtel, un thé sur la table, la télé avec un film américain sous titré en anglais, trois internationaux à l’ordi et un groupe de palestinien en discussion, on y est… mais pour l’instant pour un mois.

Nous sommes arrivéEs hier matin, l’obtemption de visa n’a pas été longue, nous avions un papier officiel signé de l’europe de du consulat français pour justifier de notre SVE. La douanière, l’a regardé nous a demandé ce que nous venions faire, « un volontariat, de l’animation avec des enfants », puis a tamponné. Une autre question a suivi : où allez vous ? Comme la réponse était écrite sous le papier qu’elle avait sous les yeux, nous avons répondu « Naplus ». visiblement elle ne l’avait pas vu, car la réponse l’a arrêter dans son geste. Elle passe un coup de fil puis nous dit qu’elle ne nous met qu’un visa de un mois et que nous devons régulariser notre situation, ce disant elle remplace au bic rouge le 3 mois du tampon par un 1. On est rentré c’est déjà ça, sans interrogatoire c’est un plus et avec en paquet cadeau des mois de démarches à venir.

Le lendemain nous sommes allés visiter un ami qui habite le quartier africain de la vieille ville, il nous a expliqué que beaucoup de français venait en solidarité en palestine et qu’israël durcissait leur passage ; mais peut être aussi le contrôle, il nous a en effet mis en garde de ne pas se placer à l’avant lors des manifestations car il connaissait une personne qui avait été arrêté pendant une manifestation et renvoyé dans son pays. Il nous a aussi parlé d’un volontaire français qui a été accueillit et hébergé dans une famille du camp de Deishe et qui depuis n’as plus le droit d’entrer sur le territoire. Lui venait de se faire refuser son visa pour aller en France, pour l’instant il ne connaît pas la raison.

Nous avons discuté avec lui de la vie à Jérusalem et du contexte politique de la Palestine. A. est guide à Jérusalem, il y a un mois alors qu’il faisait visiter le quartier juif de la vieille ville à une délégation francophone en visite, des colons sont venus le déranger, lui dire qu’il n’avait rien à faire ici, qu’il racontait des histoires, comme il continuait sa visite, une personne l’a frappé à la tête avec un objet, il est tombé et a du être amené à l’hôpital et recevoir 26 points de souture. La colonisation et l’occupation quotidienne continue donc, des travaux vont bientôt avoir lieu dans la rue qui mène à la porte de Damas, lieu du souk du quartier musulman, ces travaux vont durer environ deux ans, deux sans pouvoir ouvrir le magasin, deux ans sans revenus pour les familles qui habitent cette rue. C’est une des facettes des diverses stratégies sioniste d’occupation, d’expulsion et d’expropriation.

A. nous rappellait qu’il n’osait pas sortir après 20h le soir, que cela pouvait être dangereux pour lui et les palestiniens vivant à Jérusalem, chez eux, du côté palestinien de la frontière selon le droit international et le tracé de 1967. Cette palestine annexée du côté israëlien du mur. Ce mur qui n’est qu’une barrière parmi d’autres, A. nous racontait qu’il y a quelques temps il avait fait une lecture sur Jérusalem et sa situation à un groupe d’israèlien qui avaient été choqué de ce qu’ils entendaient, choqué de ne pas avoir eu accès à ce type d’information avant, de n’avoir reçu qu’un son de cloche jusqu’ici.

Lundi nous sommes arrivés à Al phoeniq, dans le camp de Deishe près de Bethlehem, quand nous sommes arrivés des personnes préparaient une fête dans la cour, nous sommes allés déplacer deux trois chaises avec eux puis ils nous ont demandé de nous asseoir. Et à partir de ce moment, plus moyen de se lever, de rester debout, toujours quelqu’un pour proposer une chaise, une cigarette… ou encore de venir danser. La fête sera un mariage qui aura lieu le soir, mais la sono étant mise en place, les enfants et les jeunes viennent nous proposer de danser, au début tous ensemble, puis ensuite seul…

Mardi, de visite à Hébron.

Arrivant tout juste en Palestine, nous retournons voir les amis et partenaires pour prendre de leur nouvelle et rappeller notre arrivée. À Hébron, nous sommes allés voir J. et P., deux amiEs qui viennent de terminer de travailler au centre de Darna à Naplouse (centre dans lequel nous allons vivre une partie du volontariat) mais aussi H., un ami habitant de a partie colonisé de la vieille ville.

La première partie de notre journée a donc eu lieu dans la ville d’hébron dans un centre d’échange franco-palestinien, autour de thé, jeux de cartes, conversations… puis nous nous sommes dirigés vers la vieille ville où nous avions rendez vous avec H.., mais aussi 2 français journalistes rencontrés plus tôt dans la journée.

Nous sommes encore une fois passé par le chekpoint qui bloque l’accès à la partie colonisée de la vieille ville, point d’accès obligé pour les palestiniens, qui doivent à chaque fois vider leur poche, mettre le portable dans le sac, s’arrêter si ils bippent, qui n’ont pas le droit d’avoir de couteau de cuisine, qui…

Les souvenirs que nous avions de la situation de la vieille ville n’on pas vieillis, le contexte n’évolue pas. Ce matin, le fils d’H. avait été caillassé par les colons, en montant chez H.. nous avons croisé un jeune colon qui passait par son jardin, dans son jardin d’olivier flotte un drapeau israèlien mis ici il y a un mois, triple peine, non seuleument il ne peut pas profiter de ces olives car les colons lui volent sa récolte ou l’empêche de récupérer les olives, il doit supporter le symbole d’expropriation de son terrain qu’est ce drapeau, en plus youtube à effacer la vidéo de témoignage qu’il avait mis sur internet. Il avait en effet fait une vidéo avec l’aide d’une associaiton israèlienne qui témoignait de la difficulté/impossibilité de récolter les olives. Pour résister à cette interdiction, il avait créer un compte facebook, mais aujourd’hui facebook menace de le bloquer une semaine si il continue à mettre autant de liens et d’informations sur la colonisation et les sionistes.

Pendant ce temps la vie continue et l’oppression aussi, une délégation qu’il accompagnait en visite dans la partie occupé a reçu de l’eau sale, …

Mais les actes de résistance aussi se poursuivent et se renouvelle :

  • Premier acte de résistance, continuer à vivre dans la vieille ville, ne pas céder à l’oppression quotidienne. Pouvoir rester n’est cependant pas une chose simple, H. s’organise avec sa femme pour qu’une personne reste toujours dans la maison, en effet si ils partaient tous les deux, ils prendraient le risque que, à leur retour, la maison soit occupé par des colons. Face à cette situation ils n’auraient que très peu de recours, vu qu’il est difficile pour un palestinien de faire appel la justice (pour plusieurs raisons : les tribunaux sont arbitraire, pour la procès il faut aller à Jérusalem ce qui est très compliqué et souvent impossible ou très compliqué pour un palestinien habitant la cisjordanie.)
  • Préparation de manifestation pour la Nakbah.
  • Résistance quotidienne face à l’armée, par exemple l’autre jour un soldat le contrôle au chek point et lui parle en hebreu puis en anglais, dans les deux cas H. répond en arabe et exprime le fait qu’il ne comprends pas. Le soldat est agacé et lui dit de rester près de lui, il lui répond que ce n’est pas grave, qu’il a tout sont temps, qu’il vit ici. Puis il appelle sa femme et lui dit de préparer à manger et de le rejoindre au chekpoint, il se retrouve donc avec sa famille à prendre le repas à côté du militaire qui l’a interpellé. Ce dernier le questionne, que fais tu ? Il lui répond qu’il avait faim et qu’il voulait manger avec sa famille… le soldat s’énerve, lui rend son passeport et le laisse donc partir.
  • Création d’une association « Palestinian commission for cultural right and resistance » qui a de nombreuses missions dont l’échange de jeunes, la mise en place d’atelier de camps d’été, de mise en lien avec les mouvements de solidarité international, de lutte contre la discrimination et d’information sur les processus de colonisation…
  • Mise en place d’un camp et d’activité Hip hop cet été avec Shady Mansour.

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